Exploration pétrolière : l'environnement et la protection des océans passent avant tout, déclare le président des Seychelles
Actualités Nationales |Author: Salifa Karapetyan édité par Betymie Bonnelame et traduit par Rudie Bastienne | June 23, 2022, Thursday @ 20:12| 3156 viewsCarte de la zone d'étude du bloc Junon dans les eaux des Seychelles (PetroSeychelles)
(Seychelles News Agency) - Lors d'une conférence de presse présidentielle lundi, le président des Seychelles, Wavel Ramkalawan, a répondu à une question de la SNA demandant des informations concernant l'annonce du mois dernier d'un projet d'accord d'exploration pétrolière par une compagnie pétrolière britannique dans les eaux territoriales des Seychelles.
La signature d'un accord d'exploration pétrolière avec Adamantine Energy Ltd, dont le siège régional est à Nairobi, au Kenya, a été approuvée par le Conseil des ministres.
M. Ramkalawan a déclaré à la presse que le pays n'encourage pour le moment que l'exploration pétrolière, mais que la protection de l'environnement et de l'océan reste essentielle pour la nation insulaire.
Ses commentaires ont attiré l'attention et, par conséquent, des éclaircissements supplémentaires ont été demandés au ministre chargé de la pêche et de l'économie bleue, Jean-François Ferrari, qui signera l'accord avec Adamantine Energy.
M. Ferarri a souligné que le concept d'économie bleue concerne l'exploitation durable des ressources océaniques. En outre, 30 % de la zone économique exclusive (ZEE) des Seychelles ont été déclarées zones marines protégées. L'exploration pétrolière reste cependant dans le champ de l'économie bleue, s'il s'agit d'une forme durable d'exploitation des ressources océaniques.
"Cela nous donnera une deuxième option, où si les grandes nations ne nous aident pas à trouver et à mettre en œuvre des solutions d'énergie verte, comme elles l'ont promis lors de grandes conférences internationales, alors nous n'aurons pas d'autre choix que de forer pour le pétrole", a déclaré le ministre Ferrari.
Il a ajouté que pour le moment, l'objectif principal est de découvrir ce que les Seychelles ont sous ses eaux.
Le président de la Chambre de commerce et d'industrie des Seychelles (SCCI), Oliver Bastienne, a salué la déclaration de M. Ramkalawan car il avait écrit une lettre au président indiquant un certain nombre de préoccupations devant être traitées, en particulier compte tenu de la position des Seychelles sur l'environnement et la protection de l'océan.
M. Bastienne a déclaré que "nous sommes heureux de voir que le gouvernement réfléchit sérieusement à la question et nous saluons l'idée d'utiliser cela comme un moyen pour le pays de pouvoir bénéficier de telles promesses".
Il a ajouté que la SCCI n'est pas complètement opposée à l'idée de l'exploitation pétrolière, mais qu'une attention particulière doit être accordée à la question pour s'assurer qu'elle n'a pas d'impact négatif sur l'environnement et la pêche des Seychelles.
M. Bastienne a envoyé un document de travail au président au nom de la SCCI, et parmi les préoccupations soulevées figuraient l'ensemble du processus, de l'exploration à l'exploitation et comment cela pourrait avoir d'immenses conséquences négatives pour l'environnement naturel et commercial.
"Le SCCI est d'avis que l'exploration, le forage et d'autres activités associées ne devraient pas être entrepris à proximité d'une zone touristique, y compris les stations balnéaires haut de gamme et à forte intensité d'investissement", a ajouté M. Bastienne.
En 2012, l'US Geological Survey (USGS) a conclu une étude pétrolière de la région occidentale de l'océan Indien, y compris les Seychelles, la Tanzanie, Madagascar et le Mozambique. Un total de 793 MMbls (millions de barils) a été estimé être présent dans la zone de faille des Seychelles, un archipel de l'ouest de l'océan Indien.
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