Des candidats aux élections présidentielles aux Seychelles, se plaignent d’intimidations.
Actualités Nationales |Author: Rassin Vannier | October 30, 2015, Friday @ 11:56| 1525 viewsState House le bâtiment ou se trouve la présidence des Seychelles (Gérard Larose, Seychelles Tourism Board)
(Seychelles News Agency) - Alors que les élections présidentielles se rapprochent à grands pas aux Seychelles du 3 au 5 décembre, l’atmosphère politique devient électrique dans l’archipel de l’Océan Indien.
Deux partis politiques ont déjà annoncé leurs candidats, il s’agit du président James Michel et du vice-président Danny Faure pour le parti au pouvoir « Parti Lepep (PL) » le parti du peuple en français, l’autre parti, c’est le « Mouvement démocratique populaire (PDM) qui sera représenté par son dirigeant David Pierre et Hervé Anthony.
Les autres partis politiques devraient faire de même dans les prochains jours.
Pour la première fois dans l’archipel, il devrait y avoir au moins 6 candidats à la course à la présidentielle. Le dépôt des candidatures a été fixé au 11 novembre.
Certains de ces candidats de l’opposition se sont plaints d’intimidations avant même que la campagne électorale ne commence.
Le premier cas a été reporté par Patrick Pillay dirigeant de « Lalyans Seselwa,» L’Alliance Seychelloise en français.
D’après Pillay, un de ses chiens a été mortellement blessé à son domicile de Port Launay, dans le district de Port Glaud, sur la côte ouest de Mahé, l’île principale des Seychelles.
Des intrus seraient entrés dans sa maison et auraient renversé des poubelles dans sa cuisine.
« Nous sommes devenus une menace surtout pour le parti au pouvoir Lepep, car beaucoup de leurs supporteurs sont en train de quitter leur parti, pour nous rejoindre… et cette hémorragie politique fait que nous sommes leur ennemi» a dit Pillay.
Pillay qui a occupé pendant plus de 20 ans différents postes de ministres et d’ambassadeur en Grande-Bretagne a décidé de quitter le parti au pouvoir, et de former son propre parti au mois de mai.
Partick Pillay Dirigeant de l'Alliance Seychelloise (Patrick Joubert Seychelles News Agency) Licence photo : CC-BY |
La semaine derniere, le dirigeant de l’Alliance a été convoqué par la police suivant des accusations de trafic humain, pour avoir abusé des droits d’un jeune Sri lankais qui travaillait chez lui, l' année dernière. Ces allégations ont apparus dans le journal 'Times of Seychelles.'
« J’avais été informé… que l’on allait essayer de me détruire à travers un jeune garçon sri-lankais qui travaillait pour moi… tout, cela faisait partie d’une conspiration contre moi, » dit Pillay.
La police a confirmé à la SNA que l’enquête contre Pillay était toujours en cours.
Le dirigeant de l’Alliance Seychelloise, estime qu’il s’agit d’une « tentative de déstabilisation en vue de salir sa réputation auprès de l’électorat seychellois ».
Dans cette affaire de trafic humain, Pillay a expliqué qu’il avait décidé de porter plainte contre ce Sri-lankais en demandant 150 000 € de dommages et intérêt pour diffamation, et aussi contre le journal et l’imprimerie en demandant 350,000 € de dommage pour diffamation.
Il s’est dit déçu du silence de l'Église catholique Romaine concernant les incidents contre lui et Alexia Amesbury, leader du “Seychelles Party for Social Justice and Democracy » (SPSJD), première femme candidate pour les élections présidentielles.
Elle aussi fait état d’intimidation, car selon elle des inconnus ont tué huit de ces chiens.
« Si quelqu’un vous attaque pendant la journée, c’est ok, mais quand on vous attaque le soir… c’est comme un ennemi caché , on sait qu’il est là, mais on ne sait pas quand il va faire quelque chose » a dit à la SNA Alexia Amesbury.
« La seule chose que j’ai c’est un papier et un stylo pour demander aux gens de voter pour moi. »
Alexia Amesbury dirigeante du SPSJD « La seule chose que j’ai c’est un papier et un stylo pour demander aux gens de voter pour moi. » (Joe LaurenceLicence Seychelles News Agency) photo : CC-BY |
Amesbury, qui est une avocate, est novice dans la politique seychelloise. Elle vient de former son parti politique au mois de mai cette année aussi.
« Ceux qui sont à l’origine de ces intimidations visent ceux qui sont des menaces pour eux, et cela me fait penser que mon papier et mon stylo sont une menace pour eux ... Je ne souhaite pas avoir une sécurité rapprochée par ce que l’on perd ce contact direct avec les électeurs, car, ils ne se sentent pas à l’aise pour s’exprimer».
Amesbury a dit que les intimidations contre elle n’ont pas cessé et que, régulièrement elle constate des incidents à son domicile.
« Ma détermination reste plus forte que jamais, car si vous montrez des signent de faiblesses, vous allez perdre. Je ne vais jamais m’arrêter » a expliqué Amesbury.
Le SPSJD n’a pour l’instant pas encore annoncé ses candidats, mais le parti devrait faire une conférence de presse au début du mois de novembre pour annoncer ses candidats pour les élections présidentielles.
De son côté le Parti Lepep a tenu à se désolidariser des accusations d’intimidations en expliquant qu’il n’est pas dans l’intérêt du pays de faire face à de tels incidents.
« Nous sommes un parti qui avons toujours milité pour la paix et la stabilité pour protéger les acquits du pays, que nous avons bâtis durant ces 38 ans… nous avons travaillé très dure et ..nous ne souhaitons pas voir tout cela détruit, ce n’est pas dans l’intérêt du Parti Lepep » a déclaré à la SNA Marie Antoinette Rose porte-parole du Parti Lepep, qui est aussi dirigeante des affaires du gouvernement à l’Assemblée nationale
La dirigeante des affaires du gouvernement à l’Assemblée nationale des Seychelles, Marie Antoinette Rose (Joena Bonnelame Seychelles News Agency) photo : CC-BY |
« Nous avons proposé une motion à l’Assemblée nationale [cette semaine] demandant que tout le monde se comporte d’une manière responsable pendant les élections, mais nous avons également lancé un appel formel à nos supporteurs pour en faire de même, a-t-elle ajouté.
Elle estime que tout le monde doit jouer son rôle pour que les élections se déroulent dans la paix .
La Commission électorale : appel à la paix
La commission électorale a confirmé à la SNA avoir reçu une lettre de madame Amesbury qui a été transférée à la police pour étudier les suites à donner.
« Nous avons informé madame Amesbury que dans ce genre de situation, elle devait adresser sa lettre officiellement à la police pour qu’il y ait une enquête officielle, le rôle de la Commission sera de faire le suivi une fois que la plainte a été faite » a dit à la SNA Hendrick Gappy, président de la Commission Électorale.
« Nous avons lancé un appel spécial avec tout le monde…. pour demander que ces élections se déroulent dans la paix, que tout le monde puisse voter avec un esprit ouvert. On a aussi préparé un code de conduite demandant que les élections se déroulent dans le calme » a dit Gappy.
De son côté le commissaire de Police des Seychelles, Erneste Quatre, a précisé que la police travaillait actuellement avec la Commission électorale sur un plan global pour améliorer la sécurité pour les élections.
« Nous sommes sur le point de donner les résultats de l’enquête, d’un des deux incidents, car dans ce genre d’incident la police prend les choses vraiment au sérieux et avant la fin de la semaine, nous allons divulguer les résultats de l’enquête » a dit le commissaire de Police Erneste Quatre.
Quant au déroulement de la campagne et des élections présidentielles, de nombreuses organisations internationales ont exprimé le souhait de se rendre aux Seychelles pour surveiller les élections.
Depuis le retour du multipartisme dans le pays en 1993, le parti au pouvoir, Parti Lepep, a remporté les élections présidentielles au premier tour avec plus de 54 % des voix.
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