L'OTAN met un terme à l’opération contre la piraterie; Les Seychelles continueront à surveiller les menaces maritimes

Actualités Nationales |Author: Patsy Athanase , Sharon Uranie et Estelle Peron | December 14, 2016, Wednesday @ 20:42| 4956 views

Fichier photo: Les pirates somaliens se rendent en mer alors qu’un navire de la marine américaine les approche, 11 février 2009 (Jason R. Zalasky, US Navy) 

(Seychelles News Agency) - Une décennie après que la menace des pirates somaliens a commencé à paralyser le commerce maritime de l'Afrique de l'Est, nuisant à l'industrie du touristes seychellois, l'OTAN mettra jeudi officiellement fin à son opération de anti-piraterie connue sous le nom de « Opération Ocean Shield ».

Les Seychelles devraient voir la fin de l'opération de anti-piraterie de l'alliance militaire internationale comme un signe de la confiance croissante de la communauté internationale envers la capacité de la région à détecter les menaces maritimes et à assurer la sécurité, a déclaré un responsable du Ministère des Affaires Etrangères de la nation insulaire.

En annonçant la décision de mettre fin à l'opération en juillet, l'OTAN a mis en évidence une forte baisse des attaques de piraterie dans la région, sans enregistrer d'attaques réussies depuis mai 2012.

Les attaques de pirates au large de la vaste côte de la Somalie ont diminué, passant de 236 en 2011 à deux attaques présumées infructueuses en 2014, grâce aux efforts internationaux de coopération contre la piraterie ainsi qu'aux gardes armés basés sur la plupart des grands navires traversant les eaux de la région.

Lors d’un entretien avec la SNA, le Directeur général du Protocole, des Traités et des Affaires Consulaires du Ministère des Affaires Etrangères des Seychelles, Ralph Agrippine, a déclaré que l'OTAN est l'un des acteurs qui a contribué aux efforts de lutte contre la piraterie dans l'Océan Indien.

« Les opérations ne sont pas limitées dans le temps, mais spécifiques à une cible, c'est-à-dire qu’une fois que la cible a été atteinte, la mission perd sa raison d'être », a déclaré Aggripine.

Agrippine a déclaré que les Seychelles ont grandement bénéficié des investissements de renforcement des capacités de la communauté internationale. Il a ajouté que maintenant que les attaques de piraterie ont diminué, la nation insulaire se concentrera sur d'autres menaces maritimes, telles que le trafic de drogue, le trafic de personnes et la pêche illégale.

«La sécurité maritime est un élément central de l'économie bleue et les Seychelles et toute la région de l'Afrique de l’est et australe et de l'Océan Indien devraient faire de la sécurité maritime, qui lutte contre toutes les formes de menaces maritimes, y compris la piraterie, un élément essentiel de leur sécurité nationale et régionale », a déclaré Agrippine.

Alors que la piraterie en Somalie a été éradiquée, les partenaires impliqués dans les efforts de lutte contre la piraterie savent que la menace n'a pas été complètement éliminée.

L'OTAN a indiqué que même si elle met fin à sa mission dans l'Océan Indien, l'organisation «continuera de lutter contre la piraterie en maintenant l’appréciation de la situation maritime ainsi que des liens étroits avec les acteurs de la lutte contre la piraterie d'autres organisations internationales».

Depuis 2008, l'OTAN appuie les efforts internationaux de lutte contre la piraterie dans l'Océan Indien, ainsi que dans le golfe d'Aden et au large de la Corne de l'Afrique, à la demande des Nations Unies.

Elle a travaillé sans le cadre d'autres missions, dont l'Opération « Atalanta » de l'Union européenne, la « Combined Task Force 151 » dirigée par les USA et d'autres pays comme la Chine, le Japon et la Corée du Sud.

Selon un article de Reuters, alors qu'elle met fin à sa mission dans l'Océan Indien, l'organisation déplacera ses ressources, y compris les navires et les avions de patrouille, «pour dissuader la Russie dans la mer Noire et les contrebandiers en Méditerranée».

Pour la Garde Côtière des Seychelles, le transfert des ressources de l'OTAN n'aura pas d'incidence directe sur ses opérations quotidiennes.

Un porte-parole des forces de défense de la nation insulaire, le Lieutenant-Colonel Jean Attala, a indiqué à la SNA que: «La Garde Côtière des Seychelles exerce ses activités de façon autonome et effectue ses propres patrouilles planifiées à l'aide des ressources disponibles de la SPDF [Forces de la Défense des du Peuple des Seychelles] ».

Attala a déclaré que la SPDF a beaucoup d'interactions avec différents navires de guerre qui font escale au Port de Victoria, ainsi que des navires qui font partie d'autres coalitions internationales telles que EUNAVFOR, la mission ATALANTA et les Forces Maritimes Combinées (CMF) dont les Seychelles sont membre.

Il a précisé que cette collaboration se poursuivra dans la mesure où ces missions sont également engagées dans des missions de lutte contre la piraterie dans la région.

Les Seychelles sont également le président actuel du Groupe de Contact sur la Piraterie au large de la Somalie (CGPCS) - une autre organisation préoccupée par la menace de la piraterie dans la région.

Le Chef du Secrétariat, Raymond St Ange, a déclaré que les renseignements récents indiquent que les menaces des pirates restent en place et que la mission du groupe de maintenir zéro navire détenu et zéro otage va continuer.

« Nous remarquons le harcèlement continu des navires immatriculés de l'OMI, les tentatives et les attaques contre dhows de pêche. Le Secrétariat est également conscient des préoccupations soulevées par le commerce maritime », a-t-il indiqué à la SNA.

Lors d'une réunion de ses membres qui a eu lieu aux Seychelles en juin de cette année, le Groupe de contact sur la piraterie au large de la Somalie, il a été convenu que les Seychelles resteraient président de l'organisation pour 2017 et qu’elles continueraient leur travail avec l'aide d'autres partenaires.

St Ange a déclaré: «Les pays non membres de l'UE ou non membres de l'OTAN comme le Japon, la Corée du Sud, le Pakistan, l'Inde, la Chine, la Russie, la Thaïlande, la Malaisie et l'Arabie saoudite continuent également à fournir des biens navals et à soutenir les escortes des navires pour le Programme Alimentaire Mondial, ainsi que d'autres expéditions commerciales lorsque nécessaire ».

Le fléau de la piraterie touche l'océan Indien depuis 2005. Les Seychelles, un archipel de 115 îles dans l'Océan Indien Occidental - géographiquement proche de la côte somalienne, se sont placées au premier plan de la lutte contre la piraterie, qui a affecté le tourisme des îles ainsi que les industries de la pêche, des pêcheurs seychellois ayant également été capturés par des pirates somaliens.

 


Tags: pirates, OTAN, tourisme, somalie

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