L’érosion côtière, une menace qui préoccupe les jeunes aux Seychelles et à Maurice

Environnement |Author: John Lablache et Séverine Martin | February 1, 2015, Sunday @ 11:24| 3370 views

Les élèves mauriciens du secondaire écoutent attentivement les explications sur les sept espèces de palétuviers qui se trouvent dans les zones humides vierges de Port Launay  (Jeanette Larue, ministère de l'Environnement)

(Seychelles News Agency) - L'érosion côtière, les récifs coralliens et les mangroves, constituent un centre d'intérêt majeur dans la première phase du programme d'échange entre les Seychelles et l'Île Maurice.

Trois étudiants mauriciens en géographie du Collège Gaetan Raynal de Quatre-Bornes sur l’Île Maurice étaient aux Seychelles cette semaine pour une visite de familiarisation de cinq jours, au cours de celle-ci, ils se sont se rendre sur plusieurs sites côtiers et échanger des idées avec leurs homologues seychellois.

Ils sont accompagnés du vice-recteur de l'université, M. Sita Ramlugum, qui est aussi le coordinateur de projet SADC/GIZ à l’Île Maurice.

Ce programme d'échange qui s’inscrit dans le cadre de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) est financé par l'agence allemande GIZ.

Terry Mousbe, de la section éducation de l'environnement du ministère de l'Environnement et de l'Énergie et chef de projet pour les Seychelles a annoncé que trois étudiants seychellois de différentes écoles secondaires se rendront à l'île Maurice à la mi-février pour un exercice similaire.

Bien que le programme seychellois mette l'accent sur la surveillance des plages, les étudiants mauriciens sont plus intéressés par la restauration des récifs coralliens.

Les élèves de diverses écoles secondaires des Seychelles ont assisté à une présentation sur l'impact du changement climatique avec leurs homologues mauriciens  (Jeanette Larue, ministère de l'Environnement) Photo license: CC-BY

Les étudiants mauriciens ont rencontré une quarantaine de leurs collègues des écoles de la Rivière Anglaise et de Beau Vallon et ont regardé ensemble une présentation sur l'impact du changement climatique.

« Celui-ci est axé sur les différents impacts du changement climatique et ce qui peut être fait pour en réduire les répercussions. » a déclaré Mousbe.

Ils se sont également rendus sur la plage de Beau Vallon, où on leur a remis un niveau à main afin de réaliser un profilage de la plage. Il s’agit alors de mesurer la quantité de sable sur la plage, qui, comparée avec les données collectées deux mois avant ou après, indique si celle-ci a augmenté ou si l'érosion s’aggrave.

 « L'information recueillie est donnée aux organismes gouvernementaux afin d'évaluer la situation et de prendre des mesures d'adaptation si nécessaire. » a déclaré Mousbe à la SNA.

La visite a également amené les jeunes Mauriciens à la mangrove de Port Launay dans le nord-ouest de Mahé, ce site reste le meilleur exemple d'une forêt de mangrove saine dans les îles granitiques des Seychelles. Il a été inscrit sur la liste de la Convention de Ramsar en 2007.

Shairee Deoranam, une des étudiantes a déclaré à la SNA. « En plus de la plongée masque-tuba, j’avais vraiment envie de visiter le marais, là où il y a six types de mangroves. A Maurice, nous en avons seulement deux. »

Les mangroves sont une composante importante de la couverture végétale originelle aux Seychelles et jouent un rôle significatif dans la limitation des dommages liés aux tempêtes ainsi que dans la protection des récifs et de la vie corallienne.

Leurs condisciples, Jeshna Itoo et Shexinah Dayala étaient plus intéressées par la mer et les différentes espèces de coraux trouvées aux Seychelles.


Ils ont appris à la SNA qu’à un certain moment de l'année, des dauphins peuvent être repérés à Tamarain et Le Morne, deux sites de la côte ouest de l’Île Maurice.

Mousbe a déclaré que les dauphins sont assez communs autour de l’île de Mamelle à 12km de Mahé, l’île principale des Seychelles et encore moins à Beau Vallon.

 « Au cours des dernières années, nous avons sensibilisé les gens à garder les plages propres. Nous avons, par exemple, installé des poubelles partout. Plusieurs ONG sont impliquées. Dans le cadre de notre projet, nous organisons régulièrement des nettoyages de plage. » a déclaré le Dr Jaya Naugah de l’association Genre et Sciences et Technologie (GASAT) qui fait également partie de la délégation mauricienne.

L’île Maurice, qui a attiré un peu plus d’un million de touristes en 2014, devrait annoncer un gel temporaire de la construction d'hôtels, faisant suite aux revendications au sujet d’une trop grande occupation de l’espace des plages par les grands hôtels.

 

Anse La Mouche, sur la côte ouest de Mahé. Ce site avait été durement touché par l'érosion côtière il est aujourd'hui une aire de promenade (Patrick Joubert, Seychelles News Agency) Photo License: CC-BY 

Avant de quitter les Seychelles samedi, le groupe devrait se rendre également à Anse La Mouche, sur la côte ouest de Mahé. Ce site avait été durement touché par l'érosion côtière mais après un effort concerté de réhabilitation, la zone a été transformée en une promenade et une aire de jeux pour enfants avec de nouveaux arbres et arbustes.

S. Ragoonaden, de l'Association pour le développement durable a rapporté à la SNA que, comme aux Seychelles, à Maurice il a pluie beaucoup en une très courte période ce qui est d’après lui une conséquence du changement climatique.


Tags: mangrove, Port Launay, érosion

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