L’Ambassade de France aux Seychelles observe un deuil national après l’attaque de Charlie Hebdo

Le personnel de l’ambassade de France aux Seychelles au milieu l’Ambassadeur Geneviève Iancu (Seychelles News Agency)

(Seychelles News Agency) - L’attaque terroriste de la rédaction du journal Charlie Hebdo mercredi 7 janvier a provoqué un tsunami émotionnel en France et à travers le monde.

« A la suite de cet acte inqualifiable et intolérable, que je condamne de la manière la plus solennelle, je tiens à vous exprimer ainsi qu’aux familles des victimes, à leurs proches et à leurs confrères, ma très profonde sympathie et ma pleine solidarité. » a écrit le Président James Michel des Seychelles, dans son message adressé à son homologue français.

Suite à cet acte terroriste, des représentants de l’armée et le personnel de l’ambassade de France aux Seychelles se sont réunis autour de Geneviève Iancu, ambassadeur de France aux Seychelles pour observer une minute de silence en mémoire des victimes de cet effroyable attentat.

Un registre de condoléances sera ouvert à l’ambassade de France  les lundi 12 et mardi 13 janvier 2015, pour ce qui souhaite rendre hommage aux personnes qui sont mortes dans l’attaque contre la rédaction de Charlie Hebdo. 

Rappel des faits

Hier matin vers 11h30, deux hommes cagoulés et vêtus de noir se sont introduits dans les locaux du siège du journal Charlie Hebdo, le jour de la réunion hebdomadaire des journalistes et dessinateurs de la rédaction.

Munis de kalachnikovs, ils ont abattu de sang-froid 12 personnes et en ont blessé 11 autres dont 4 grièvement.

Parmi les victimes, figurent les dessinateurs Wolinski, Cabu et Tignous, ainsi que l’économiste Bernard Maris.

Stéphane Charbonnier, alias Charb, dessinateur et également directeur de la publication de Charlie Hebdo figure parmi les victimes.Il bénéficiait depuis quelque temps d’une protection rapprochée de la police suite aux premières menaces de mort qu’il avait reçues après la publication en 2006 de dessins satiriques sur le prophète Mahomet.

Journée de deuil national

Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier en France depuis celui de l'Organisation Armée Secrète (OAS) contre un train Strasbourg-Paris, qui avait fait 28 morts en 1961.

Lors de son allocution télévisée mercredi soir, le président française François Hollande a décrété une journée de deuil national, ce jeudi 8 janvier 2015.

« C'est la République toute entière qui a été agressée », a déclaré le chef de l'Etat, « la République, c'est la liberté d'expression, la République, c’est la culture, c’est la création, c’est le pluralisme, c’est la démocratie. C’est ça qui a été visé par les assassins. C’est l’idéal de justice et de paix que la France porte partout sur la scène internationale…» a ajouté le Président.

Concrètement, « il y aura à 12 heures un moment de recueillement dans tous les services publics, et j'invite toute la population à s'y associer. » a annoncé François Hollande. « Les drapeaux seront mis en berne pendant trois jours. » a-t-il précisé.

Solidarité internationale

Selon un décompte de l’AFP, plus de 100.000 personnes se sont rassemblées dans toute la France mercredi en fin d’après-midi pour rendre hommage aux victimes de l’attentat contre Charlie Hebdo.

Des rassemblements spontanés ont eu lieu dans toutes les plus grandes villes de France. Paris, Strasbourg, Toulouse, Marseille, Lille, Bordeaux ont témoigné leur soutien au journal satirique.

Des dizaines de mobilisations se sont organisées également à l'étranger, et on a dénombré des milliers de personnes rassemblées mercredi soir dans plusieurs villes d’Europe, à l’image de Berlin, Bruxelles, Madrid, Vienne ou Londres.

L’effroyable attaque contre le journal satirique fait la une de tous les médias internationaux. Les journalistes et dessinateurs à travers le monde se mobilisent pour dénoncer l’atteinte à la liberté d’expression. Certains affichent le slogan : « Nous sommes tous Charlie », pendant que d’autres publient des dessins humoristiques relatifs au tragique incident.

Sur la toile

La solidarité s’est organisée sur les réseaux sociaux et on voit apparaître des photos sur fond noir avec le « Je suis  Charlie ».

Sur Facebook des pages de soutien aux victimes ont été créés et réunissent déjà une très large communauté.

Sur la toile, les internautes diffusent et partagent les plus célèbres caricatures des victimes de l’attentat.

Journalistes et dessinateurs à travers le monde rendent hommage à leurs confrères de Charlie Hebdo en publiant des articles et dessins caricaturaux. On voit également apparaître des slogans tel que : « ils ont voulu tuer Charlie, ils l’ont rendu immortel. »

Lors d’une interview accordée au journal le Monde en septembre 2012 suite à la publication de nouvelles caricatures de Mahomet, Charb avait déclaré : « c’est peut-être un peu pompeux ce que je vais dire, mais je préfère mourir debout que vivre à genoux ».