« Pas de fin heureuse en vue » dit la communauté des Chagossiens aux Seychelles

Image Satelite de Diego Garcia (Earth Science and Remote Sensing Unit, NASA Johnson Space Center) 

(Seychelles News Agency) - Les Chagossiens des Seychelles, archipel de l’Océan Indien, ne sont pas impressionnés par la seconde étude de faisabilité menée par un organisme indépendant, afin de déterminer si les exilés peuvent revenir dans leur île natale ou non.

Expulsé par les Britanniques pour les Seychelles, et Maurice en 1971, les deux mille habitants de Diego Garcia et les îles environnantes situées dans l'Océan Indien décrit l'étude comme «rien de nouveau».

La présidente du Comité Chagossien aux Seychelles, Gilberte Gendron a dit à la SNA que le document qui a été présenté ce mois est "trop vague".

"Cela présente une part économique importante qui fera de nous des Chagossiens dépendant de l’aide financière de la Grande-Bretagne, si nous ne sommes jamais autorisés à revenir dans notre île natale," a dit Gendron.

L'étude menée par KPMG dans l'archipel connu sous le nom de Territoire britannique de l'Océan Indien où BIOT indique qu’il n’est pas faisable pour certaines îles d’y créer des habitations tandis que pour d'autres cela peut être viable, mais à un coût de plus de 37 millions de livres.

la base americaine a Diego Garcia (P.D. Goodrich/Wikipedia) Photo License: CC-BY

Il s’agit notamment du développement des infrastructures sur Diego Garcia et d'autres îles pour des grandes, moyennes ou petites habitations.

Après leur expropriation, les Chagossiens ont été livrés à eux-mêmes, mais aux Seychelles, ils ont été très vite intégrés à la population seychelloise, mais à Maurice, ils ont été marginalisés.

Depuis 1978, les Chagossiens ont déposé plusieurs plaintes contre le gouvernement britannique demandant leurs droits de retour dans leur l'île, des dommages, la possibilité de vivre au Royaume-Uni et des visites à Diego Garcia. Une première visite a été effectuée en 2010.

Une prochaine visite est prévue pour le mois d’avril et 5 Seychellois devraient faire partie du voyage.

Aux Seychelles, il y a plus de 250 Chagossiens qui ont été transportés, leurs descendants représentent aujourd'hui deux fois ce nombre.

Les Chagos sont un point géostratégique pour l’armée américaine  qui utilise l’archipel comme une base aérienne pour les bombardements en l'Irak et en l'Afghanistan et, plus récemment, selon le journal Daily Mirror du Royaume-Uni, il y a eu des allégations que les îles ont également été utilisées pour l’enlèvement de suspects terroristes.

L’Île Maurice a également fait des démarches pour réclamer des droits souverains aux Chagos devant le Tribunal international du droit de la mer à Hambourg, Allemagne.

À côté de ces batailles juridiques, il y a un problème environnemental pour la réinstallation des Chagos. Cela fait suite à la classification des îles  comme une aire marine protégée.

La noix de coco, l'agriculture et la pêche ont été les revenus pour les îles des Chagos  (National Oceanic and Atmospheric Administration/Wikipedia) Photo License: CC-BY

"Les Chagossiens et leurs descendants vivants aux Seychelles sont trop petits. Souvent, nos voix ne sont pas entendues, par rapport à ceux qui vivent à Maurice et ailleurs, mais nous avons le droit d'être consultés sur les questions de Diego Garcia ", dit Gendron qui ajoute que le comité sera convoqué bientôt pour discuter de l'étude et de la voie à suivre.

Après 50 ans, le bail entre les USA et le Royaume-Uni dans les îles Chagos expire en 2016, avec des discussions sur le renouvellement prévu en 2015.

Pour l’instant, l'administration du Premier ministre britannique David Cameron n’a pas encore indiqué s’il va renouveler l'accord.

«La plupart de ceux qui sont nés aux Chagos sont trop vieux pour s'y installer et après toutes ces années, nous ne sont pas optimistes que cela arrivera de sitôt», a dit Gendron, qui est une descendante de Chagossien.

Pendant ce temps, un éventuel débat sur la question de Diego Garcia au parlement britannique a été soulevé au début de l'année et par le biais du site web du Groupe de soutien des Chagos au Royaume-Uni.

"Tout va dépendre du gouvernement britannique maintenant," a conclu Gendron.