Les parlementaires des Seychelles s'efforcent d'améliorer les lois visant à lutter contre les violences sexuelles et sexistes
Actualités Nationales |Author: Joana Nicette édité Betymie Bonnelame et traduit par Rudie Bastienne | March 10, 2022, Thursday @ 20:31| 1380 viewsLes participants à l'atelier sur la violence sexuelle et sexiste avec le président Ramkalawan. (State House, Facebook)
(Seychelles News Agency) - Les membres de l'Assemblée nationale apprennent davantage sur la situation des Seychelles en termes de violence sexuelle et sexiste (SGBV), les lois pertinentes et comment elles peuvent être améliorées lors d'un atelier de deux jours.
Il s'agit d'une initiative du caucus parlementaire des femmes dirigée par la députée Regina Esparon, élue du district nord de Mahé, Glacis, avec le soutien du secrétariat de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et financée par l'Union européenne, en co-partenaire.
Dans son discours d'ouverture, le président des Seychelles, Wavel Ramkalawan, a déclaré : "Nous voulons voir la fin de la violence sexuelle et sexiste. Nous voulons voir le respect et que chacun grandisse en harmonie".
M. Ramkalawan a déclaré que l'atelier touche aux droits humains fondamentaux de chacun et met l'accent sur le mot respect et comment, dès le plus jeune âge, les enfants devraient apprendre à faire preuve de respect.
"En tant que dirigeants de ce pays, je compte sur vous pour diriger et sensibiliser notre peuple à maintenir des normes qui aideront à restaurer, dans certains cas, l'harmonie à laquelle nous aspirons et à transformer notre société et notre peuple en un peuple épris de paix", dit M. Ramkalawan.
Entre-temps, le député Esparon a fourni des statistiques pour étayer le fait que la question de la violence sexiste est l'un des tabous de la société et que la situation est restée plus ou moins la même "depuis des temps immémoriaux".
L'atelier est une initiative du caucus parlementaire des femmes dirigé par la députée Regina Esparon.
(State House, Facebook) Photo License: CC-BY |
Taux de poursuites très faibles pour les violences sexuelles et sexistes
Une étude sur la violence sexiste aux Seychelles, un archipel de l'océan Indien occidental, en 2016 a révélé que les hommes comme les femmes en sont victimes, car plus de 58 % des femmes et 43 % des hommes ont déclaré avoir subi une forme de violence sexiste.
L'enquête a montré que 59 % des femmes aux Seychelles avaient subi des violences une fois dans leur vie. La plupart des violences se produisent à la maison entre partenaires intimes, et 54 % des femmes ont été victimes de violence conjugale.
En outre, 172 femmes sur les 1 560 répondantes à l'étude ont déclaré avoir subi des violences physiques entre partenaires intimes et 78 % des femmes ont confirmé avoir subi une forme de violence avant d'avoir atteint l'âge de 18 ans.
Mme. Esparon a souligné que, d'autre part, le taux de poursuites pour les crimes de violence sexuelle et sexiste est très faible au niveau local et qu'un grand nombre de détenus incarcérés ou purgeant une peine à la prison de Montagne Posée ont été condamnés pour des accusations liées au violence sexiste, allant du viol à l'homicide involontaire.
Elle a ajouté que la cyber-violence contre les femmes et les enfants aux Seychelles est en augmentation.
À la fin de l'atelier, les députés doivent faire des recommandations sur des motions ou des amendements à la législation sur les violences sexuelles et basées sur le genre, qui devront être portées devant l'Assemblée nationale.
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