L'épidémie d'Ebola perturbe le trafic aérien et le foot en Afrique de l'Ouest
Monde |Author: AFP | July 30, 2014, Wednesday @ 09:59| 3231 viewsMédecins sans Frontières retirent le corps d'une personne tuée par le virus Ebola, Guekedou, on avril 1, 2014 (Seyllou/AFP PHOTO)
(AFP) - L'épidémie de fièvre hémorragique Ebola ayant fait plus de 670 morts en Afrique de l'Ouest a conduit mardi une compagnie aérienne à suspendre ses vols vers la Sierra Leone et le Liberia, et la fédération libérienne de football à interrompre ses activités.
Cette épidémie s'est déclarée au début de l'année en Guinée avant de gagner le Liberia puis la Sierra Leone, trois pays voisins qui, au 23 juillet, totalisaient 1.201 cas, dont 672 mortels, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
La semaine dernière, le Nigeria a annoncé le premier cas d'Ebola sur son sol, un Libérien ayant voyagé par avion de Monrovia à Lagos via Lomé et qui est décédé le 25 juillet.
De Lomé, la compagnie aérienne panafricaine Asky a annoncé l'interruption de ses liaisons avec le Liberia et de la Sierra Leone, suite au décès du Libérien, un de ses passagers. Selon la porte-parole d'Asky, Afoussath Traoré, la décision a été prise mardi avec effet immédiat, pour une durée non précisée.
En conséquence, l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI, une agence de l'ONU) et l'OMS vont se réunir d'urgence.
"Jusqu'à ce (mardi) matin (avant la décision d'Asky, NDLR), cela ne touchait pas l'aviation civile, mais maintenant nous sommes concernés", a souligné le secrétaire général de l'OACI Raymond Benjamin.
Pour freiner la propagation de la fièvre hémorragique, très contagieuse et souvent mortelle, la Fédération libérienne de football (LFA, Liberia football association) a ordonné mardi "avec effet immédiat, la suspension de toutes les activités de football et des activités connexes à travers le pays", selon son président, Musa Bility.
Au 23 juillet, selon l'OMS, la fièvre Ebola avait tué 129 personnes sur 249 cas signalés au Liberia depuis le début de l'année.
Ce bilan n'inclut pas le Libérien décédé le 25 juillet au Nigeria, Patrick Sawyer, un fonctionnaire du ministère libérien des Finances.
Son ministère a annoncé mardi avoir placé sous surveillance sanitaire ses agents ayant été en contact avec la victime. Ils ont été priés de travailler de leur domicile, jusqu'à nouvel ordre.
Cette décision concerne "un peu plus de 25 personnes qui sont actuellement sous surveillance pour 21 jours", durée maximum de l'incubation du virus, a expliqué à l'AFP Sidiki Trawally, directeur de la communication du ministère des Finances.
- 'Plus grand sacrifice '-
Le siège du ministère a été fermé temporairement - entre lundi et mardi - pour un nettoyage et une désinfection complète à la demande des autorités sanitaires.
Par ailleurs, un médecin américain, Kent Brantly, qui a contracté le virus au Liberia où il soignait des patients touchés par Ebola, est "faible et vraiment malade", a rapporté mardi à l'AFP un de ses amis, David Mcray, médecin du Texas.
Selon les médecins qui s'occupent de lui à Monrovia, l'état du Dr Brantly, qui travaillait pour l'association caritative chrétienne Samaritan's Purse, est stable.
Un médecin canadien qui l'a côtoyé au Liberia, le Dr Azaria Marthyman, a lui été placé en quarantaine à son retour au Canada samedi, après un mois à lutter contre l'épidémie, bien qu'il ne présente aucun symptôme, a indiqué mardi l'ONG.
La Sierra Leone, qualifiée par des spécialistes de "nouvel épicentre de l'épidémie" (525 cas dont 224 mortels selon l'OMS), a, elle, annoncé mardi le décès du responsable médical du centre de traitement anti-Ebola à Kenema (est), une des régions les plus affectées.
"Le Dr Omar Khan, est mort à 14H00 (locales et GMT)", a déclaré à l'AFP le Dr Brima Kargbo, chef des services de santé. Sa mort a été confirmée par le ministre de l'Information Alpha Kano.
Le virus Ebola se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus de personnes ou d'animaux infectés.
La fièvre qu'il provoque se manifeste par des hémorragies, vomissements et diarrhées. Son taux de mortalité peut aller de 25 à 90% chez l'homme et il n'existe pas de vaccin homologué.
burs-cs/sst/gg
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