Les résultats de l’indice du développement humain du PNUD : la méthodologie mise en cause par le gouvernement des Seychelles
Actualités Nationales |Author: Hajira Amla and Wanjohi Kabukuru | July 27, 2014, Sunday @ 12:05| 3152 viewsLes seychellois se rendent au marché pour acheter les produits de la consommation (Gerard Larose STB)
(Seychelles News Agency) - Les résultats de la dernière édition du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) de l 'indice de développement humain, a vu Les Seychelles, archipel, de l'Océan Indien, baisser dans le classement de 46 en 2013 à 71 en 2014.
L'indice de développement humain est un rapport annuel qui mesure les niveaux de développement humain parmi 187 pays à travers le monde.
Les résultats de l'indice révèlent que plus de 2,2 milliards de personnes à travers le monde sont, soient à proximité ou vivant dans la pauvreté à différents niveaux tels que le manque de santé, le manque d'éducation, un niveau de vie inadéquat, le manque de revenu, perte de pouvoir, mauvaise qualité du travail et la menace de la violence .
D’après le rapport quarante pays évalués sont réputés pour avoir un «développement humain très élevé» et en tête du groupe, il y a la Norvège suivie de l'Autriche, l'Australie, la Suisse et les Pays-Bas.
Méthodologie constante incompatible
Malgré les incohérences manifestes des indices entre les 2013 et 2014, le PNUD a insisté sur le fait que la méthode de compilation des données a changé, et que le classement des Seychelles, qui était le plus élevé en Afrique l'an dernier, suivi de la Libye et l'Île Maurice en deuxième et troisième place respectivement ne doivent pas être comparées aux précédentes années.
Dans l'Indice de développement humain 2014 du PNUD, les Seychelles sont maintenant classées 3e pays plus élevé en Afrique, Maurice est classée 2e et la Libye est classée 1ere . L'Indice de développement humain 2010 du PNUD classe également 1er en Afrique la Libye.
Les Seychelles, qui étaient auparavant classées comme ayant «un développement humain très élevé», ont maintenant été reléguées à la catégorie «développement humain élevé» dans les nouveaux classements.
S'adressant aux médias lors d'une conférence de presse vendredi, le ministre des Finances, des Seychelles, Pierre Laporte, a dit que la nouvelle méthode de compilation des données, telle que les revenus, les prix alimentaires, la santé, l'espérance de vie, l'éducation et la sécurité, ce qui signifie que si la même formule avait été utilisée qu’en 2013, l'indice aurait donné un classement de 47 pour cette année.
"Nous ne sommes pas très contents du rapport et le ministère des Affaires étrangères va se plaindre officielle au PNUD et aux autres agences de l'ONU", a déclaré Laporte.
Valeurs de l'IDH recalculées
Dans le rapport 2013, la valeur de l'IDH des Seychelles était de 0,806, ce qui plaçait le pays dans la catégorie «développement humain très élevé». Toutefois, en raison de la modification de leurs méthodes de calcul, le PNUD a ignoré la valeur précédente dans le rapport, en recalculant la valeur de l'IDH à 0.755 en 2013 et 0.756 en 2014.
Données ignorées
Le ministre Laporte a déclaré que des données importantes sur diverses composantes de l'indice n'ont pas été utilisées,et cela alors même qu’il semble, elles ont été envoyées aux organismes compétents des Nations Unies à temps.
L’ensemble de données du rapport est envoyé par chaque pays à diverses organisations internationales telles que l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) pour les données éducatives, à l'organisation mondiale de la Santé (OMS) pour les chiffres liés à la santé et au Fonds monétaire international (FMI) et la banque mondiale pour les statistiques économiques.
Le ministre a souligné que le revenu intérieur brut (RIB) réel par tête d’habitants s'élève maintenant à 15 600 $, bien que le rapport ne répertorie que le chiffre de 13,231 $.
Alors que le chômage aux Seychelles est si faible qu'il est pratiquement inexistant par rapport à d'autres pays, le rapport ne fait aucune mention de la situation de l'emploi.
Lors de la conférence de presse, le directeur de programme du PNUD pour les Seychelles et l'Île Maurice, Roland Alcindor, a noté que si les Seychelles bénéficient des niveaux extrêmement élevés de l'emploi, 1,5 milliard de personnes, soit un cinquième de la population mondiale sont au chômage ou instables dans leur emploi, en raison de causes naturelles ou artificielles telles que les conflits.
L'indice d'inégalité du genre (IIG) souligne les inégalités entre les sexes dans trois domaines: la santé génésique, l'autonomisation et l'activité économique - tous les domaines dans lesquels les Seychelles ont fait ses preuves et à de très bons résultats.
Cependant, le rapport indique « qu’en raison d'un manque de données pertinentes, le GII pour le pays n'a pas été calculé".
L'indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM), qui utilise une enquête auprès des ménages pour calculer les niveaux de privation dans les normes d'éducation, de santé et de vie, n’a pas également été calculé pour les Seychelles en raison d'un manque apparent de données.
Laporte a déploré que les performances des élèves de 15 ans pour des sujets essentiels comme la lecture, les mathématiques et la science étaient inexistantes dans le rapport.
Bien que le rapport indique que l'espérance de vie s'est légèrement améliorée, le rapport ne contient aucune information sur la prévalence et la prévention du VIH aux Seychelles.
Pénalisé pour la lutte contre la drogue et la piraterie
Laporte dit que certains facteurs comme la population carcérale avec 709 détenus - l'une des plus élevées au monde, de détenus par tête d’habitants, en partie grâce au gouvernements des Seychelles dans sa lutte contre le trafic de drogue et à la poursuite des pirates de la Corne de l'Afrique - a contribué à faire glisser le pays dans le classement.
Proportionnellement, les Seychelles ont la troisième population carcérale la plus élevée, après les États-Unis, Saint-Kitts-et-Nevis, et dépassement Cuba et le Rwanda.
Les Seychelles devraient prendre des mesures nécessaires pour garantir qu'à l'avenir, les indicateurs dans tous les domaines pertinents sont pris par les organisations étrangères lors de la compilation des rapports mondiaux.
Back