Les Seychelles interdisent le recrutement de travailleurs bangladais pour une période de six mois

Actualités Nationales |Author: Daniel Laurence Édité par: Betymie Bonnelame Traduit par: Rudie Bastienne | October 25, 2018, Thursday @ 21:46| 1174 views

Les travailleurs migrants aux Seychelles proviennent principalement de pays asiatiques tels que l'Inde, le Bangladesh, le Sri Lanka et les Philippines et sont principalement employés dans le secteur de la construction.. (Rajib Ghosh/flickr) Photo License: CC-BY 2.0 

 

(Seychelles News Agency) - Les autorités aux Seychelles ont annoncé un moratoire de six mois sur le recrutement de ressortissants bangladais venant travailler dans le pays en raison d'allégations de mauvais traitements sur leurs lieux de travail. 

«Nous avons remarqué récemment que de nombreux problèmes se posaient concernant les travailleurs étrangers et leur mode de recrutement. Nous avons constaté qu’ils sont victimes d’abus lorsqu’ils viennent aux Seychelles », a déclaré mardi à la presse Jules Baker, le principal secrétaire à l’emploi. 

M. Baker a déclaré: «Le moratoire durera six mois et nous permettra d’examiner toutes les entreprises employant des Bangladais. Il y en a environ 1 724, ce qui inclut les hommes d'affaires, les commerçants et les investisseurs. Ils sont également impliqués dans le recrutement illégal de travailleurs en prenant d’énormes sommes d’argent ». 

Le Département de l’emploi des Seychelles a annoncé au mois de septembre qu’il mettrait en place des mesures plus strictes afin de dissuader les employeurs quant à la violation des lois sur l’emploi.

Le renforcement des mesures prévu intervient après que six employés bangladais d'une entreprise de sécurité aient pris contact avec la presse pour exprimer leur frustration envers  leurs employeurs n'ayant pas payé leur salaire. 

Lors de la conférence de presse mardi, M. Baker a déclaré que le ministère de l'Emploi estimait que cette situation devenait incontrôlable et mettait en péril la réputation des Seychelles.

 Le moratoire a été annoncé lors d'une conférence de presse mardi.(Seychelles Nation) Photo License: CC-BY

«Il y a même des Seychellois qui font déjà partie du réseau et qui s'associent avec des hommes d'affaires au Bangladesh pour recruter illégalement et à des conditions inacceptables», a ajouté M. Baker. 

Les Seychelles, un archipel de l'océan Indien occidental, comptent de nombreux travailleurs migrants, principalement originaires de pays asiatiques tels que l'Inde, le Bangladesh, le Sri Lanka et les Philippines. Ils travaillent principalement dans le secteur de la construction. 

Le secrétaire principal a déclaré qu'un grand nombre de ces travailleurs bangladais contractent de gros emprunts dans leur pays pour payer les hommes d'affaires impliqués dans le recrutement illégal. En échange, les Bangladais se voient promettre un emploi bien rémunéré aux Seychelles. 

M. Baker a déclaré qu'il considérait cet acte comme un abus des droits de l'homme et du trafic. Selon un récent rapport sur la traite des personnes publié par le Département d'État américain au mois de juin 2018 pour surveiller et combattre la traite des personnes, les Seychelles a été rétrogradée sur la liste de surveillance au niveau 2. 

Vendredi dernier, un homme d'affaires bangladais aux Seychelles, Faizel Alam, est devenu la première personne de l'île à être reconnue coupable de travail forcé et de traite des êtres humains. Ses peines seront prononcées le 2 novembre. 

S'adressant à la SNA, Lucianne Sofola, présidente de l'Association pour les droits, l'information et la démocratie (ARID), a déclaré qu'il s'agissait d'une bonne approche adoptée par les autorités. 

«Beaucoup de choses ne sont pas en ordre en ce qui concerne la sous-traitance et l'emploi de main-d'œuvre étrangère. Jusqu'à récemment, ARID s'est ingéré dans des affaires de mauvais traitements à l'encontre de travailleurs étrangers, en particulier de Bangladais et d'Indiens », a déclaré Mme. Sofala. 

Les mesures prises ne toucheront pas les Bangladais travaillant déjà aux Seychelles, a déclaré le secrétaire principal à l'immigration et à l'état civil, Alain Volcere. 

"Nous serons en mesure d'étendre et de renouveler leur GOP (Gainful Government Permit) à condition que leurs conditions de travail soient en ordre", a déclaré M. Volcere, ajoutant que le moratoire n'aurait aucun impact sur les recrutements en cours de traitement.

 

 


Tags: ARID, Bangladais

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