La société civile des Seychelles va ouvrir le premier refuge pour les femmes victimes de violences conjugales
Actualités Nationales |Author: Sharon Ernesta et Traduit par: Rudie Bastienne | September 15, 2018, Saturday @ 16:28| 1358 viewsLes cas de violence sur les femmes sont en constante augmentation, a déclaré le directeur général du CEPS. (Irene Scott/AusAID, Wiki Commons) Photo License: CC BY 2.0
(Seychelles News Agency) - La société civile des Seychelles ouvrira le premier refuge d'urgence pour femmes victimes de violence dans la nation insulaire au mois de novembre.
L'installation, financée par l'Union européenne, est une initiative de la plateforme d'engagement des citoyens des Seychelles (CEPS), qui regroupe des organisations à but non lucratif.
Le directeur général du CEPS, Michel Pierre, a déclaré à la SNA la semaine dernière que le refuge se faisait attendre depuis longtemps. «Les cas de violence sur les femmes sont en constante augmentation. Cela se reflète clairement dans les rapports. Lorsqu'il y eu des fonds de L’UE disponibles, nous avons décidé d'apporter notre contribution sur cette question », a expliqué M. Pierre.
Selon M. Pierre, le projet a différents composants. «L'une consiste à examiner les lois relatives à la violence sur les femmes. Nous savons qu'il existe un projet de loi sur la violence domestique qui est toujours en discussion.
En tant que société civile, nous veillons à ce que nous apportions une contribution au projet de loi et que nous demandions son approbation à l’assemblée nationale », a déclaré M. Pierre.
Selon M. Pierre, la loi garantira que les coupables soient punis et que les survivants puissent avoir recours au système judiciaire.
“Deuxièmement, quand les femmes sont maltraitées, elles n’ont pas d’endroit sûr où aller. Elles se retrouvent avec des parents ou des amis. Ce n'est pas une situation agréable, surtout si des enfants sont impliqués. Nous avons donc décidé de lancer ce refuge de crise pour les femmes.
Ce sera un endroit où elles pourront venir et vivre de manière temporaire, bénéficier de conseils et d'un soutien psychosocial ainsi que se retrouver afin de se remettre sur pied », a déclaré le directeur général.
Le centre offrira une assistance juridique aux femmes.
Les dernières statistiques publiées au mois de décembre 2016 montrent qu'au moins 58% des femmes seychelloises subissent une forme de violence de la part d'un partenaire intime au cours de leur vie.
Bien qu’il n’existe pas de centre dédié aux femmes maltraitées, on peut trouver un abri temporaire dans des services liés à l’église, comme le Foyer Nazareth dans le quartier nord de Anse Etoile, sur l’île principale de Mahé.
Photo : Les statistiques publiées au mois de décembre 2016 montrent qu'au moins 58% des femmes seychelloises subissent une forme de violence de la part d'un partenaire intime au cours de leur vie. (Senado Federal, Wiki Commons) Photo License: CC-BY 2.0 |
Photo : Les statistiques publiées au mois de décembre 2016 montrent qu'au moins 58% des femmes seychelloises subissent une forme de violence de la part d'un partenaire intime au cours de leur vie
Le ministère des affaires familiales a travaillé pendant plusieurs années sur une stratégie de lutte contre la violence sur les femmes. «Un abri pour les femmes victimes de violence était également prévu, mais cela n’a pas pu se concrétiser, les fonds ne pouvant être obtenus», a déclaré la secrétaire principale aux affaires sociales, Marie Josee Bonne.
L'emplacement du refuge d'urgence pouvant accueillir jusqu'à sept personnes n'a pas été révélé afin de protéger les survivants des auteurs des violences.
«C'est une maison que nous louons. La zone est sécurisée par vidéosurveillance et sécurité 24h / 24. Une fois en opération, le refuge emploiera des conseillers, un agent de santé, un responsable du logement, un agent de sécurité ainsi qu'un conseiller juridique », a expliqué M. Pierre.
M. Pierre a déclaré que la société civile avait le soutien de partenaires clés tels que le ministère des affaires sociales, la police et le bureau du procureur général. «Cela facilitera les références.
Une chose que nous voudrions éclaircir, c'est que nous n'accepterons personne sans la présence d'un policier. C'est pourquoi nous voulons avoir un interlocuteur dans la police qui nous aidera dans l’évaluation du cas et du bien fonder de la personne entrant dans le refuge », a expliqué M. Pierre.
Après avoir survécu à la violence domestique, Linda Philoe a déclaré qu’il s’agissait d’une facilité dont elle aurait voulu pouvoir bénéficier. «Dans de telles situations, il faut avoir des conseils et certainement des conseils juridiques sur la manière d’aller de l’avant», a déclaré Mme. Philoe.
Cependant, la mère de cinq enfants a déclaré que ce qui se passera après que les femmes auraient quitté le refuge est un autre problème et une grande préoccupation. «Dans la plupart des cas, nous devons retourner dans la même maison avec le même auteur de ces violences et parfois dans le cas où la maison porte le nom de l’homme les femmes se retrouvent sans abri», ajoute Mme. Philoe.
CEPS a déclaré qu'à la suite de discussions avec le président Danny Faure sur cette question, une parcelle de terrain a été identifiée où un abri permanent sera construit à la fin du projet de trois ans financé par l'Union européenne.
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