La situation de la drogue aux Seychelles

Point de vue |Author: Rassin Vannier et Glenn Pillay | June 27, 2014, Friday @ 22:25| 7615 views

Benjamin Vel (Seychelles Nation)

(Seychelles News Agency) - Jeudi 26 juin, c’était la journée internationale contre l'abus et le trafic de drogues. 

" Que votre santé soit votre "nouveau sommet" sans drogue" était le thème de cette journée.

La ministre de la santé Mitcy Larue a rappelé que depuis 2012, et 2013 le centre de désintoxication de les Cannelles a reçu, 452 hommes et femmes âgés de 15 à 65 pour un traitement afin de surmonter leur dépendance à ces substances comme l'héroïne.

Les derniers chiffres publiés indiquaient que la consommation d'héroïne aux Seychelles, archipel de l’Océan Indien, de 90 000 habitants, est une préoccupation majeure.

 Selon les estimations d’ une étude réalisée en 2011 sur l'injection de drogue dans le pays menées par le ministère de la Santé, on estime à environ 1 000 le nombre de consommateurs d'héroïne dans le pays

Ces statistiques ont conduit le rapport mondial des Nations Unies sur les drogues de 2013, à conclure que les Seychelles ont  l'un des taux les plus élevés au monde pour la consommation de drogues par voie intraveineuse.

En Février de cette année, le sous-officier en chef de la NDEA, l’agence de lutte contre la drogue,  Liam Quinn a dit que les chiffres sont différents aujourd'hui.

D’après lui le nombre d'utilisateurs de drogues par intraveineuse dans le pays est d'environ 600 personnes.

Nous avons demandé a Benjamin Vel qui est un psychologue et ancien directeur général de la DAC « Drug and Alcool Council » son point de vue sur la situation de la drogue aux Seychelles.

 Pourquoi aux Seychelles il y a-t-il citant de drogués qui utilisent les injections intraveineuses.

 Il faut d'abord comprendre quelques réalités. L'usage du cannabis est poussé par la demande tandis (En anglais = user driven) que l’héroïne est surtout poussée par la création de demande de la part des trafiquants de drogues (En anglais = supply driven). Au début, la plupart des drogués fument ou bien encore ils 'sniffent'. Cependant, quand la qualité de l’héroïne est faible ou que la personne est devenue très dépendante, alors la personne s'injecte pour avoir un effet plus rapide et direct.

 Donc, soit que l’héroïne aux Seychelles est de très mauvaise qualité ou bien que les personnes fument depuis quelques années (Cela implique qu'elles se droguent depuis l'age de 11 ou 12 ans) et elles sont maintenant dépendantes de la drogue. Fumer et sniffer ne sont plus suffisants.

 Je crois plutôt à la première hypothèse, comme facteur plus déterminant. Mais, il faut vérifier avec la NDEA sur la composante d’héroïne dans les drogues saisies. Elle risque d’être bien moins de 5%.

 Quand le taux d’héroïne est élevé, malheureusement, c'est un danger accru pour la personne qui se drogue, car elle peut causer un surdosage et mener à la mort.

 Au niveau psychologique et social, les causes principales sont la pression des pairs - les jeunes garçons seychellois sont très faibles et n’arrivent pas à imposer leur propre volonté devant la pression des autres; le manque d'ambition créé par un système scolaire, familial et social qui ne vise pas la réussite par le travail et la mérite, mais par ce que l'on connaît et une attention malsaine à la médiocrité dans le travail scolaire, les arts, la musique et le sport (Aux Seychelles, on a tendance à récompenser la médiocrité au lieu de viser vers l'excellence.)

 Qui plus est, la structure familiale est très faible aux Seychelles. C'est souvent une mère seule avec une série de beaux-pères plutôt douteux qui s'occupent des enfants, laissés pour compte et souvent seuls à la maison.

 

Comment en l’espace de 5 ans le nombre de drogués a-t-il  pu augmenter si vite dans un petit pays.

 Tout simplement parce que le pays est petit. Si une personne réussit à attirer trois personnes à prendre de la drogue, c'est déjà beaucoup dans une petite population. C'est aussi par le fait que les trafiquants se sont montrés très astuces (pour être un homme, pour être cool, il fait se droguer. C'est amusant. Ceux qui ne se droguent pas sont des idiots.) à faire tomber les jeunes même s'ils voient constamment des exemples de drogués, des zombies dans leur communauté et en ville.

 Un autre facteur est celui du sentiment d’invulnérabilité des adolescents qui se croient à l'abri des problèmes rencontrés par les amis drogués. 'Cela ne m'arrivera pas - je sais comment me contrôler' et ils oublient que l’héroïne est addictive.

 Le programme de Coetivy peut-il aider les drogués loin de chez eux á se sevrer.

je le crois. Il faut aussi un suivi une fois qu'ils sont de retour à Mahé parce que cela va se passer un jour ou un autre. Le sevrage est actuellement l'aspect le plus facile dans un programme de réhabilitation. C'est assurer une première stabilité physique, mais ensuite il faut s'occuper des aspects psychosociaux qui sont les plus difficiles à faire...

 Est-ce que cela a permis de réduire la dépendance des drogués ?

 La substitution de l’héroïne par la méthadone (pas cocaïne) est faite dans le but de réduire les symptômes de sevrage (diarrhée, crampes, douleurs, vomissements, l'envie extrême de consommer la drogue). La méthadone alors permet à l'individu de réduire sa dépendance, s'il poursuit le traitement. La méthadone comme traitement pour la désintoxication n'est pas très efficace et malheureusement, c'est plutôt dans ce but qu'elle est utilisée au Centre Wellness.

 If faut considérer employer la méthadone comme traitement de substitution à long terme, c'est a dire, peut-être plus de 5 à 10 ans, et dans certains cas, pour la vie.

 Et quels sont les points forts et les points faible d’un tel programme aux Seychelles?

 Faiblesses - manque de programmes de réhabilitation pour les drogues suivant les premières semaines sur la méthadone; peu de soutien psychosocial des membres de la famille (le soutien est presque toujours superficiel et réduit à l'aide financière seulement); refus des drogues de continuer le traitement avec un programme de réhabilitation, se croyant 'guéris' par la méthadone.

 Forces - popularité du programme, sentiment d'espoir lié au programme, équipe étoffée qui administre le programme de substitution à la méthadone.

 Est-ce que cela a permis de réduire la dépendance des drogués ?

 La substitution de l’héroïne par la méthadone (pas cocaïne) est faite dans le but de réduire les symptômes de sevrage (diarrhée, crampes, douleurs, vomissements, l'envie extrême de consommer la drogue). La méthadone alors permet à l'individu de réduire sa dépendance, s'il poursuit le traitement. La méthadone comme traitement pour la désintoxication n'est pas très efficace et malheureusement, c'est plutôt dans ce but qu'elle est utilisée au Centre Wellness.

 If faut considérer employer la méthadone comme traitement de substitution à long terme, c'est a dire, peut-être plus de 5 à 10 ans, et dans certains cas, pour la vie.

 Et quels sont les points forts et les points faible d’un tel programme aux Seychelles?

Faiblesses - manque de programmes de réhabilitation pour les drogues suivant les premières semaines sur la méthadone; peu de soutien psychosocial des membres de la famille (le soutien est presque toujours superficiel et réduit à l'aide financière seulement); refus des drogues de continuer le traitement avec un programme de réhabilitation, se croyant 'guéris' par la méthadone.

 Forces - popularité du programme, sentiment d'espoir lié au programme, équipe étoffée qui administre le programme de substitution à la méthadone.

  


Tags: drogue, 'héroïne, Mitcy Larue, NDEA, methadone

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