Les Seychelles retirent leur candidature au poste de l’organisation mondiale du tourisme des Nations Unies suite à la menace de sanctions de l'Union africaine

Alain St. Ange, l'ancien ministre du tourisme des Seychelles, figurait parmi les six candidats proposés par leurs gouvernements. (State House)

(Seychelles News Agency) - Le gouvernement des Seychelles a retiré la candidature de son ancien ministre du tourisme pour le poste de Secrétaire général de l'Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies (OMT) suite à une demande de l'Union africaine (UA) en raison de la possibilité de sanctions contre la nation insulaire , a déclaré mercredi le vice-président.

Le retrait de la candidature d’Alain St. Ange a été décidé lors d'une réunion extraordinaire du cabinet  des ministres des Seychelles mardi.

« Le gouvernement a reçu une note verbale de l'Union africaine datée du 8 mai 2017 demandant au gouvernement de retirer son candidat pour le poste de secrétaire général de l'OMT », a indiqué le vice-président Vincent Meriton aux journalistes mercredi.

 «Il y a des mécanismes en place qui prévoient des dispositions pour les pays qui ne respectent pas les procédures de nomination des candidats », a lu Meriton sur la note.

Le non-respect de la demande aurait entraîné l'imposition de sanctions de l'UA envers les Seychelles, un archipel de l'océan Indien occidental.

Les sanctions auraient affecté la nomination de tout Seychellois pour d'autres postes internationaux, les accords bilatéraux dans le commerce avec d'autres pays africains et les accords de service aérien entre les compagnies aériennes africaines qui opèrent actuellement aux Seychelles et les destinations africaines du transporteur de l'île, Air Seychelles.

Les Seychelles ont des accords de service aérien avec Kenya Airways et Ethiopian airlines, et Air Seychelles vole vers l'Afrique du Sud, Maurice et Madagascar.

Le vice-président a déclaré qu'il a assisté à deux réunions de l'Union africaine cette année et bien que le sujet ait été discuté lors d'une réunion en avril à laquelle les Seychelles ont été invitées à retirer leur candidat, la question de la sanction n'a jamais été soulevée.

Meriton a indiqué que c'est une leçon pour les Seychelles. À l'avenir, toutes les candidatures seront effectuées en étroite consultation et conformément aux pratiques établies régissant le processus d'approbation des candidatures dans le cadre du système international de l'UA et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).

Lors de la réunion de la SADC en mars de l'année dernière et de l'UA en juillet, les États membres des deux groupes africains, y compris les Seychelles, ont voté à l'unanimité pour soutenir le candidat zimbabwéen, Walter Mzembi.

State House a indiqué mercredi dans un communiqué que, bien que la capacité de St. Ange à diriger l'OMT soit incontestable, tout comme sa vaste expérience dans le domaine du tourisme, les Seychelles se solidariseront avec l'UA et appuieront le candidat officiellement approuvé par le syndicat.

Dans une interview accordée à www.touristswatch.com à Madrid, Ste Ange, qui a fait campagne pour le poste pendant cinq mois, a déclaré: «L'Afrique est aujourd'hui perdante en raison des décisions prises par l'Union africaine avec une liste de mesures qui sera imposée aux Seychelles, que les gens considèrent comme un chantage, sachant très bien que le Zimbabwe ne peut pas la prendre.

St. Ange, qui demande également aux Nations Unies de disqualifier le Zimbabwe, a ajouté que «Nous (ONU) ne pouvons pas accepter qu’un bloc de pays exerce une pression pour supprimer un véritable candidat. C'est le chantage, et le chantage ne peut être toléré. L'ONU devrait sanctionner l'ensemble de l'Afrique ».

Les élections pour le poste de secrétaire général de l'OMT sont prévues pour le 12 mai à Madrid lors de la 105e session du Conseil exécutif de l'OMT. Les membres voteront pour présenter un nouveau Secrétaire général pour l'Assemblée générale à venir en Chine, en septembre 2017. St. Ange faisait partie des six candidats proposés par leurs gouvernements.

Aucun candidat d'Afrique n'a occupé le poste de secrétaire général de l'OMT depuis la création de l'organisation en 1975.