Début des inscriptions, des chagossiens des Seychelles, suite à l’annonce du soutien financier par la Grande-Bretagne.

Archives: Un groupe de Chagossiens d’origine qui se sont installés aux Seychelles après leur expulsion de l'archipel des Chagos qui ont participé à un voyage organisé et parrainé par le gouvernement britannique en 2015. (Alvin Tirant)

(Seychelles News Agency) - Un exercice exhaustif débutera cette semaine aux Seychelles pour enregistrer les chagossiens qui ont été expulsés de force de l'archipel des Chagos dans l'Océan Indien, a indiqué l'Association des Chagossiens.

Le président de l'association, Pierre Prosper, a déclaré lundi à la SNA que l'exercice donnera une indication claire du nombre de Chagossiens liés aux Seychelles, ainsi que leurs besoins spécifiques. Les descendants seront également enregistrés.

L'exercice a lieu après que le Gouvernement Britannique ait annoncé qu'une enveloppe d'environ 40 millions de livres sterling (près de 50 millions de dollars) sera mise à disposition pour les dix prochaines années pour financer des améliorations aux moyens de subsistance des Chagossiens dans les communautés où ils vivent.

L'annonce a été faite plus tôt en novembre lorsque le Gouvernement Britannique a annoncé sa décision contre la réinstallation du Territoire de l'île Britannique.

Le Bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth a déclaré dans un communiqué que l'argent sera utilisé pour répondre aux besoins urgents de la communauté en améliorant l'accès à la santé et aux soins sociaux, l'éducation et les opportunités d'emploi.

Prosper a déclaré qu'il était donc important d'avoir un registre de tous les Chagossiens aux Seychelles pour s'assurer que personne ne soit laissé de côté.

« Nous savons que certains sont décédés, mais beaucoup de Chagossiens ont abandonné l'espoir de trouver une solution à la question des îles Chagos et ne sont donc plus intéressés, alors que d'autres ne se sont jamais présentés » a-t-il indiqué à la SNA.

Fichier Photo: Eaux cristallines remplies de poissons et de tortues: c'est ainsi qu'un groupe de six Chagossiens basés aux Seychelles a décrit l'environnement naturel de l'archipel après que le Gouvernement Britannique ait permis au petit groupe de visiter les îles pendant une semaine en mai 2015 (Alvin Tirant) Licence Photo: Tous droits réservés

Environ 250 Chagossiens ont été déportés vers Mahé, l’île principale des Seychelles, entre 1967 et 1973, alors que le pays était encore une colonie Britannique.

Ils faisaient parties des quelques 2.000 Chagossiens expulsés de force de l'archipel des Chagos dans l'Océan Indien lorsque le Royaume-Uni a loué l'île principale Diego Garcia aux USA pour l’utiliser comme base militaire en 1960.

La majorité d'entre eux ont été exilés à l'île Maurice.

Une ordonnance de l’immigration empêchant quiconque de revenir a été émise en 1971.

Certains des Chagossiens exilés ont depuis déménagé au Royaume-Uni après qu'ils aient finalement été éligibles en 2001 pour demander la citoyenneté britannique.

Prosper a indiqué que la définition du gouvernement Britannique des besoins est encore à établir dans le contexte des Seychelles, mais que le comité examinera chaque aspect de la vie d'une personne. Il a indiqué qu'il y avait beaucoup de Chagossiens aux Seychelles qui se trouvent dans une situation désastreuse, et dans le besoin désespéré d’une aide financière, bien que nous n’en parlons pas.

« Bien que nous ayons dit que le montant était trop peu et arrivait trop tard, nous continuons à aller de l'avant avec cela parce que nous ne voulons pas perdre cette opportunité et voir tous les fonds aller à l’île Maurice", a-t-il indiqué à la SNA.

Prosper a indiqué qu’on ne sait pas encore très bien quand l'argent sera décaissé, mais l'Association des Chagossiens aux Seychelles espère finaliser l'exercice d'enregistrement dès que possible. La liste sera ensuite soumise au Haut-Commissariat britannique dans la capitale de la nation insulaire, Victoria.

Dimanche, l'association a rencontré la communauté des Chagossiens pour leur expliquer les derniers développements annoncés par le gouvernement Britannique plus tôt ce mois-ci.

Ils ont également été informés de la décision du Royaume-Uni de ne pas autoriser la réinstallation du Territoire de l'Océan Indien Britannique pour des raisons de faisabilité, de défense et de sûreté et pour le contribuable Britannique.

Prosper a déclaré que l'association étudiait toujours toutes les options possibles avant de se prononcer sur la question.