Les touristes à la ferme: les Seychelles élaborent une stratégie pour l'agro-tourisme

La papaye est le fruit que les visiteurs peuvent apprécier pendant leurs vacances dans les îles des Seychelles. La nation insulaire reçoit l'aide de l'Organisation pour l'Alimentation et l'Agriculture pour développer l'agro-tourisme, qui implique toute opération ou activité basée sur l’agriculture qui mène les visiteurs vers une ferme. (Joe Laurence, Seychelles News Agency)

(Seychelles News Agency) - Les responsables gouvernementaux aux Seychelles et l’Organisation de l'Alimentation et de l'Agriculture de l’ONU ont discuté mardi de la manière de développer l'agriculture dans la nation insulaire pour attirer les touristes afin de générer des revenus pour les agriculteurs.

Selon le Conseiller Spécial du Ministère de la Pêche et de l'Agriculture, Antoine Marie Moustache, les agriculteurs du pays ont demandé en 2013 à ce que leurs terres agricoles puissent faire l’objet d'autres utilisations, et une proposition était l'agrotourisme.

La session de mardi a examiné comment développer l'activité d'agro-tourisme, qui implique toutes les opérations ou activités agricoles qui mènent les visiteurs vers une ferme. Aux Seychelles, un groupe de 115 îles dans l'Océan Indien Occidental, dix personnes se livrent actuellement à ce type d’activité.

« Nous avons maintenant l’opportunité de lancer une nouvelle activité qui donnera aux touristes une expérience de la ferme aux Seychelles et en retour permettra de générer des revenus pour les agriculteurs, mais nous devons examiner la meilleure façon de mettre cela en œuvre », a déclaré Moustache.

Il a ajouté que plus de 95 pour cent des fermes sont sur les terres de l'État et ont été utilisées traditionnellement pour la production de fruits, légumes et plantes racines pour la sécurité alimentaire.

Au cours de la session, des intervenants locaux - agriculteurs, propriétaires d'établissements et responsables du tourisme et de l’agriculture - ont exprimé leurs points de vue sur des questions telles que les obstacles au tourisme agricole, la commercialisation de cette activité et les politiques nécessaires à sa mise en œuvre.

L'une des participantes, Stella Gouffay, propriétaire de Lemongrass Lodge à Mare Anglaise, au nord de Mahe, a accueilli favorablement l'idée.

Gouffay à undiqué qu'elle adore le jardinage, et que ses clients aiment déjà visiter ses jardins de fruits, d'herbes et de fleurs.

« La plupart des visiteurs sont impatients d'apprendre sur cet aspect des Seychelles, comme la façon dont nous cultivons nos fruits et légumes et élevons les animaux de la ferme, donc je pense que ce serait un bon projet pour le pays », a-t-elle indiqué.

L'agriculteur Hedson Philo de Bel Ombre, a déclaré à la SNA qu'il avait élaboré cette idée de l'agriculture il y a plus de 20 ans. Philo possède quatre acres de terre, cultive des plantes racines, des fruits et fait de l’apiculture et se dit heureux que le projet ait finalement été discuté.

« J'espère que tous les acteurs impliqués, en particulier le ministère de l'Agriculture, pourront maintenant proposer des idées et des politiques novatrices et appuyer les agriculteurs qui voudraient s'aventurer dans ce secteur d'activité », a déclaré Philo.

Les points soulevés lors de la session seront inclus dans une stratégie nationale pour le développement de l'agro-tourisme.

« Nous devons prendre position sur la façon dont nous devrions mettre en œuvre une telle activité et il est donc important d’entendre les personnes qui sont impliquées dans ce type d’activité », a indiqué Moustache.

Une fois la stratégie en place, Moustache a indiqué que les Seychelles demanderaient l'assistance de la FAO pour sa mise en œuvre et cela pourrait inclure un projet pilote dans lequel quelques fermes seront choisies.

«Actuellement, nous parlons de 2 millions de roupies ($149,000) par an dans ce secteur, mais il n'y a pas de limite car il peut générer jusqu'à 10 millions de roupies ($744 000) par an ou plus», a indiqué Moustache.