L’apiculture : un moyen d’accroître la sécurité alimentaire et les revenus aux Seychelles
Actualités Nationales |Author: Salifa Magna, Betymie Bonnelame et Séverine Martin | August 24, 2016, Wednesday @ 20:07| 2377 viewsLa promotion de l'apiculture aidera les agriculteurs à augmenter leurs rendements grâce à la pollinisation. Il existe un fort potentiel pour les entreprises aux Seychelles qui développent l'apiculture, étant donné que la demande de miel local est élevée. (Salifa Magnan, Seychelles News Agency)
(Seychelles News Agency) - Entendez-vous ce bzzzz ? Les agriculteurs des Seychelles l’entendent.
Un projet pour aider les agriculteurs à augmenter leurs rendements en promouvant l’apiculture est en cours aux Seychelles. Le coordinateur du projet, George Bibi a déclaré que ce projet aidera les agriculteurs à générer plus de revenus grâce à des rendements plus élevés et que cette production de miel pourrait devenir une source secondaire de revenus.
Le projet intitulé « Alternative Livelihoods for Food and Income Security », est mené par le « International Centre of Insect Physiology and Ecology » (ICIPE).
Le projet est également mené dans trois autres pays de l'océan Indien : l’île Maurice, Madagascar et les Comores, ainsi que sur l'île de Zanzibar en Tanzanie. Le projet devrait contribuer à améliorer la sécurité alimentaire et à sécuriser les revenus des petits exploitants agricoles.
Les produits dérivés collectés pendant la production de miel contribueront également aux revenus des apiculteurs. La cire recueillie peut être utilisée pour fabriquer des bougies et les cadres de ruche.
Le miel est prêt à être récolté lorsque 80% ou plus du cadre a été rempli autrement dit lorsque 80% des rayons contiennent du miel operculé. (Salifa Magnan, Seychelles News Agency) Licence photo : CC-BY |
La production de miel génère des produits dérivés tels que la cire qui peut être utilisée pour fabriquer des bougies et des cadres de ruche qui peuvent être utilisés dans la ruche pour en accélérer le développement. (Salifa Magnan, Seychelles News Agency) Licence photo: CC-BY |
Un apiculteur local, Arthur Toule-Thilathier, pratique cette forme d'agriculture comme passe-temps depuis plus de 40 ans. Il a expliqué à la SNA que : « la demande de miel local est très élevée, et la production de miel n’est pas suffisante pour répondre à cette demande. »
L’année dernière, quarante apiculteurs et agriculteurs Seychellois ont participé à une formation de cinq jours. Ils ont récemment reçu des nouvelles ruches.
« J’ai beaucoup appris sur ce type d'agriculture grâce au projet ICIPE [et] je continue à apprendre, [l'apiculture] est plutôt un passe-temps,» a déclaré Catherina Onezia, une des participants.
On utilise un enfumoir à chaque fois qu'on ouvre une ruche. La fumée de ce dernier calme les abeilles et permet à l'agriculteur de récolter le miel. Toule-Thilathier brûle des plateaux à œufs dans l’enfumoir disant que cela ne laisse que peu voire aucun résidu. (Salifa Magnan, Seychelles News Agency) Licence photo : CC-BY |
Onezia, qui pratique l'apiculture depuis un an, possède trois ruches et le miel qu'elle récolte est seulement pour un usage personnel.
Toule-Thilathier possède 30 ruches et le miel qu'il produit est conditionné et vendu.
« Je vends une bouteille de 375ml de miel à 19 US$. La plupart du temps, il est vendu avant même d’arriver au magasin. Lorsqu’il reste du miel, j’en mets un peu au magasin la Cave à Vins qui se situe dans le bâtiment "Premier Building" à Victoria, » a déclaré Toule-Thilathier.
Toule-Thilathier achète ses bouteilles, qu’il utilise pour conditionner le miel, localement. Ses étiquettes sont également réalisées dans le pays. (Salifa Magnan, Seychelles News Agency) Licence photo : CC-BY |
Il dit que l'apiculture à un niveau professionnel prend du temps et que c’est une activité coûteuse. Toutefois, c’est une activité très rentable. Il encourage les personnes à se lancer dans l'apiculture, même si elle souhaite commencer avec deux ruches.
« Il n'y a pas assez d'apiculteurs aux Seychelles. Je pense qu'il devrait y avoir des apiculteurs dans chaque district aux Seychelles, » a ajouté Toule-Thilathier.
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Toule-Thilathier encourage les gens à se lancer dans l'apiculture et à ne pas avoir peur des abeilles et de leurs piqûres. (Salifa Magnan, Seychelles News Agency) Licence photo : CC-BY |
Les Seychelles ne sont pas le seul pays à enregistrer une baisse de l'apiculture. Selon un article publié dans The Guardian, un organisme des Nations Unies sur la diversité biologique a déclaré que « les populations d'abeilles, de papillons et d’autres espèces importantes pour la pollinisation agricole sont en déclin, ce qui présente des risques potentiels pour les principales cultures mondiales. »
Le coordinateur du projet, Bibi, a déclaré qu’il existe un potentiel pour développer une entreprise d'apiculture au sein de l'industrie apicole et de la production de miel aux Seychelles, un groupe de 115 îles de l'océan Indien occidental.
Une autre session de formation pour les apiculteurs locaux aura lieu en septembre.
Les participants du projet ICIPE ont reçu des ruches à la fin de leur formation. (Salifa Magnan, Seychelles News Agency) Licence photo : CC- |
« Il y aura une formation pour les nouveaux participants... (et) il y aura des sessions de perfectionnement pour ceux qui ont déjà participé à la formation,» a déclaré Bibi.
Au terme du projet, on prévoit que le secteur de l'apiculture va être soutenu par le ministère de la pêche et de l'agriculture à travers l'Agence agricole des Seychelles, a ajouté Bibi.
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