Des avancées importantes pour l'économie et le secteur de la santé aux Seychelles : des pistes de réflexions sur 40 années d'indépendance

Actualités Nationales |Author: Salifa Magnan, Betymie Bonnelame et Séverine Martin | June 28, 2016, Tuesday @ 20:45| 1976 views

La capitale des Seychelles arbore des couleurs vives pour le 40ème anniversaire de l'indépendance de la nation insulaire. (Joe Laurence, Seychelles News Agency) 

(Seychelles News Agency) - Les Seychelles célèbrent leur 40ème anniversaire de l'Indépendance, le mercredi 29 juin 2016. La nation insulaire a obtenu son indépendance de la Grande-Bretagne en 1976, après des décennies de domination coloniale.

La SNA a discuté avec des résidents de l'île qui ont travaillé dans les secteurs de l'économie, de la santé et de l'éducation durant ces années pour recueillir leurs points de vue sur la façon dont ces domaines ont évolué.

Une série de photos montrant l'événement survenu précisément à minuit le 29 juin 1976, lorsque le drapeau britannique communément connu sous le nom d’Union Jack a été abaissé et que le drapeau des Seychelles a été hissé en tant que nouvelle nation indépendante. (Mahe Publications Ltd) photo License : CC-BY 

 Economie

Bertrand Rassool, l'ancien secrétaire principal du ministère de l'Industrie des Seychelles, a déclaré que l'économie de la nation insulaire reposait sur l'agriculture.

 « Au moment de l'indépendance, le tourisme a remplacé nos industries traditionnelles. Nous avions une économie basée sur l'agriculture, qui reposait sur l’exportation de coprah, de cannelle, de patchouli et des épices, » a déclaré Rassool, âgé d’une cinquantaine d’années.

« Au moment de notre indépendance, le tourisme était déjà bien établie. Il devint alors difficile pour les industries traditionnelles de rivaliser et le tourisme devint ainsi le pilier majeur de notre économie ».

Rassool a ajouté qu’au début des années 80 les Seychelles ont commencé à développer la pêche industrielle, qui est aujourd'hui le deuxième pilier de l'économie.

Aujourd'hui les ressources terrestres et la main-d'œuvre sont les deux principaux défis auxquels le pays est confronté, a déclaré Rassool.

« Je crois qu’aujourd'hui, nous avons près d'une personne sur trois (dans la main d’œuvre) qui est étrangère, et sans lesquels notre économie  s’effondrerait probablement. »

Photo : le séchage des écorces de cannelle. Au moment de l'indépendance, le tourisme a remplacé nos industries traditionnelles. Autrefois, nous avions une économie basée sur l'agriculture, qui reposait sur l’exportation de coprah, de cannelle, de patchouli et des épices (Joe Samy, Seychelles News Agency) Licence photo : CC-BY 

 Santé

Marie-Ange Denis, infirmière à la retraite, a relaté les changements intervenus dans le système de santé.

 « Pendant l'époque coloniale il n'y avait pas de centres de santé dans les districts. Aujourd'hui, ils sont accessibles à tous. Ils ont été modernisés et restructurés avec des services supplémentaires », a déclaré Marie-Ange, âgée d’une soixantaine d’années.

Marie-Ange a rejoint le Ministère de la Santé en 1966 et a rapporté qu’à cette époque, sur Mahe, il y avait des hôpitaux seulement à Anse Royale et à Mont Fleuri.

Praslin et La Digue, les deuxième et troisième plus grandes îles des Seychelles, possédaient chacune un hôpital.

Photo : une patiente et une infirmière à l'Hôpital des Seychelles (Seychelles News Agency) Licence photo : CC-BY 

 Education

Concernant le domaine de l'éducation, la SNA a parlé au conseiller spécial du ministre de l'Éducation, Selby Dora.

« La plus grande différence est l'accès. Avant l'indépendance, le nombre d'enfants qui avaient l'occasion de suivre des études pendant plus de six ans était limité comparé à aujourd'hui, » a déclaré Dora.

Aujourd'hui, aux Seychelles, les enfants peuvent faire des études de la maternelle jusqu'à l'université. La structure de l'enseignement permet aux enfants aux Seychelles, une nation de 115 îles dans l'océan Indien occidental, de suivre onze années de scolarité obligatoire. Après les études secondaires, ils ont la possibilité de faire des études postsecondaires pour obtenir un certificat, un  diplôme et des niveaux plus avancés et en cas de réussite, poursuivre un diplôme de niveau universitaire.

Photo : Un étudiant Seychellois en classe. (Seychelles News Agency) Licence photo : CC-BY 

 Communiquer avec le public

Un Seychellois qui se souvient parfaitement l'événement de cette journée est Seraphin Madeleine. Ce dernier faisait partie des deux officiers de police à avoir hissé le nouveau drapeau des Seychelles le jour où la nation insulaire a obtenu son indépendance.

« J’étais inspecteur de police. Je ne sais pas comment c’est arrivé, mais on m’a juste annoncé que je devais être l’une des personnes choisies pour hisser le drapeau, » a déclaré Madeleine à la SNA, ajoutant qu'il était âgé de 31 ans à l’époque.

« J’étais très ému, mais heureux qu’on m’ait offert ce privilège. »

La SNA a également échangé avec d’autres personnes dans Victoria, la capitale des Seychelles, qui ont partagé leurs sentiments à propos de cette journée.

« Comparer hier à aujourd'hui est relativement difficile en raison de la valeur temporelle de l'argent. Aujourd'hui, nous gagnons plus d'argent mais il est plus difficile de faire des économies. Chaque époque présente ses avantages et ses inconvénients », a déclaré Rudolph Young, qui était un jeune adulte à l'époque.

Young a ajouté que : « le jour même, les sentiments étaient partagés. C’était un jour d’allégresse et de joie car nous devenions indépendants. D'un autre côté, il y avait des larmes de tristesse concernant le départ des Britanniques. »

 « La vie n'était pas la même avant [notre indépendance]. Même si nous travaillions, nous ne gagnions pas la même chose qu’aujourd'hui », a affirmé Cécile, une dame de 59 ans qui n’a pas souhaité révéler son nom de famille.

« La reine était présente ce jour-là et lorsque le drapeau ([britannique[ a été baissé, c’était un peu triste parce que nous étions habitués à cette coutume, » a-t-elle déclaré.

 « Pour moi, le jour où les Seychelles sont réellement devenues indépendantes, c’est le jour où avons pris en charge notre pays dans le sens où nous nous sommes retrouvés seuls. Notre développement dépend de notre seule volonté et nous n’avons pas besoin de demander l'approbation de la Reine comme au temps où nous étions une colonie britannique, » a exprimé Etelle Barbier, âgée de 29 ans.

La SNA présente une série de photos montrant les décorations dans Victoria, la capitale des Seychelles et ses environs. (Joe Laurence, Seychelles News Agency) Licence photo :  CC-BY  

 


Tags: indépendance, santé, education

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