S’il n’y avait plus d’attaques de pirates, le Groupe de contact pour la lutte contre la piraterie existerait-il encore ?

Actualités Nationales |Author: Patsy Athanase, Betymie Bonnelame et Séverine Martin | June 1, 2016, Wednesday @ 11:51| 1790 views

Archives : Des pirates somaliens captures par des soldats américains (Jason R. Zalasky, US Navy)

(Seychelles News Agency) - Si les attaques de pirates au large des côtes de la Somalie atteignent un niveau proche de zéro, est-ce que la communauté internationale aura encore besoin d'un groupe de contact pour la lutte contre la piraterie ? Ce groupe se réunit cette semaine aux Seychelles pour discuter de cette question.

La 19ème  session plénière du groupe s’est ouverte mardi sous le thème « de région en région : léguer un héritage durable.»

Le Chef adjoint du GCPCS, Jacques Belle, a déclaré que face aux nouvelles menaces maritimes, les délégués vont devoir décider du mandat à venir et de la structure future du groupe de contact.

« Les attaques de pirates ont diminué, mais il y a d'autres menaces maritimes dans l'océan Indien. Les participants devront exprimer clairement leurs avis sur ce qui selon eux serait la marche à suivre,» a déclaré Belle.

 Une photo de famille des participants (Joena Bonnealme, Seychelles News Agency) Photo License: CC-BY

Le Groupe de contact pour la lutte contre la piraterie au large des côtes de la Somalie est un mécanisme de gouvernance international mis en place en janvier 2009  à New York, en vue de faciliter l'examen et la coordination des mesures à prendre par les États et les organisations pour réprimer la piraterie au large des côtes somaliennes.

À ce jour, plus de 60 pays et organisations internationales sont devenus membres du forum.

L'archipel de 115 îles dans l'océan Indien occidental a joué un rôle prépondérant dans la lutte contre la piraterie dans la région et assume la présidence du GCPCS depuis janvier 2016.

À l'ouverture de la session, le Vice-Président des Seychelles, Danny Faure, a déclaré que l’objectif ultime de la nation insulaire est de garantir à terme la sécurité et la prospérité.

« La criminalité maritime évolue, tout comme les défis qui en découlent. Nous reposer sur nos lauriers nous ferait faire un pas en arrière face à ces criminels, » a déclaré Faure.

Malgré le fait que les attaques de pirates au large des côtes somaliennes ces dernières années aient atteint un niveau proche de zéro, le Vice-Président a déclaré qu'il était trop tôt pour crier victoire et que la réponse du GCPCS devrait être dynamique pour s’attaquer à toutes les formes de criminalité.

À ce jour, plus de 60 pays et organisations internationales sont devenus membres du forum. (Joena Bonnealme, Seychelles News Agency) Photo License: CC-BY

Joël Morgan, Président du GCPCS, a ajouté qu'il était nécessaire de renforcer davantage et d’intensifier les capacités régionales et que la région comptait sur le soutien de la communauté internationale.

Morgan a déclaré que la persistance des attaques terroristes et d'autres menaces connexes tels que la drogue et le trafic d'armes ont prouvé que le monde et en particulier notre région peuvent être vulnérable si on ne remédie pas à ces menaces.

« Les opérations de sécurité maritime dans la région devraient se poursuivre et évoluer pour faire face aux menaces qui elles-aussi évoluent. Ceci est nécessaire pour que nous garantissions l’état de Droit dans la région et, où cela est nécessaire, accroître nos moyens», a déclaré Morgan.

Le procureur général de la Somalie, Ahmed Ali Dahir, a déclaré que son gouvernement s’est félicité des initiatives qui avaient contribué à renforcer la capacité de leur pays, à protéger sa zone économique exclusive et à traduire en justice les criminels.

Dahir a visité la prison de Montagne Posée sur l'île principale de Mahé, où 20 pirates somaliens sont détenus. Il a remercié le gouvernement de les traiter avec humanité et compassion.

Le ministre des Affaires étrangères des Seychelles Joel Morgan (première photo) Procureur général de la Somalie Ahmed Ali Dahir (centre) et le vice-président des Seychelles, Danny Faure lors la conférence mardi. (Joena Bonnealme, Seychelles News Agency) Photo License: CC-BY 

Lors de la dernière réunion du GCPCS, qui s’est tenue en février à Mumbai, en Inde, les membres ont convenu de régionaliser davantage le travail du groupe et d’avoir pour principal objectif de tendre vers une stratégie de transition durable.

Parmi les autres points abordés lors de la réunion, il a été fait mention des extensions du mandat du CGCPCS pour couvrir les questions de sécurité maritime, mais aussi des situations de pêche illégale et de piraterie dans les autres régions, comme l'Afrique de l'Ouest ou l'Asie du Sud.

Belle a déclaré à la presse que toutes ces recommandations seraient traitées lors de la session de cette semaine et « nous espérons que nous adopterons une position commune à la fin de la session, vendredi. »

Au cours de cette réunion d'une semaine, les délégués pourront également rendre visite au système judiciaire, à la Garde-côtes des Seychelles ainsi qu’au Centre régional d’application de la loi pour la sûreté et la sécurité en mer (REFLECS3). 


Tags: piraterie, somalie, Groupe de contact sur la piraterie

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