L’école de la Digue montre l’exemple pour que son île devienne la capitale écologique des Seychelles

Environnement |Author: Sharon Meriton Jean, Betymie Bonnelame et Séverine Martin | November 15, 2015, Sunday @ 12:56| 3233 views

L’école de la Digue est la première école à être équipée de ses propres panneaux solaires. La troisième île la plus peuplée de l'archipel de l'Océan Indien cherche à devenir énergétiquement auto-suffisante en exploitant au mieux les sources d'énergie renouvelables. (Elke Talma)

(Seychelles News Agency) - Au son de la cloche, les écoliers qui jouaient sous l'énorme arbre à pain qui se dresse au milieu de la cour de l'écolese précipitent les uns les autres pour rentrer dans les salles de classes aux fenêtres ventilées.

Alors qu'ils s’empressaient à rejoindre leurs sièges, certains d'entre eux ont jetés les emballages vides en plastique de leurs collations et des sacs en papier dans plusieurs conteneurs à déchets à l'extérieur des salles de classe.

Ceux-ci seront bientôt triés et les déchets organiques seront utilisés comme compost dans le jardin.

Tout cela fait partie de l'initiative de l'école de La Digue pour encourager sa population étudiante d'un peu plus de 200 élèves à adopter une approche plus écologique dans tous les aspects de leur vie scolaire.

Depuis l'année dernière, l'école de la troisième plus grande île habitée de l'archipel de l'océan Indien a reçu l'aide de différents partenaires qui comprennent aussi bien des organismes gouvernementaux que des organisations non gouvernementales.

« Nous avons également installé un système de récupération d'eau de pluie qui est utilisé dans les toilettes et nous travaillons vigoureusement sur un projet pour augmenter le nombre d'arbres dans l’enceinte de notre école, » explique avec fierté, Ian Collie, le directeur de l’école de la Digue.

L'initiative la plus récente de la seule institution d'enseignement pour les élèves du primaire et du secondaire sur l'île de près de 3 mille habitants, est un projet ambitieux qui vise à repenser l’utilisation des énergies.

A cet effet, un premier panneau photovoltaïque raccordé au réseau a été érigé sur un des bâtiments de l'école, une première pour l'île réputée pour son mode de vie tranquille et décontracté qui attire de nombreux touristes, dans sa tentative de devenir complètement écologique.

« En moyenne, nos factures (d'électricité) s’élèvent à plus de 20.000 roupies seychelloises par mois (environ 1600 $), ce qui est beaucoup. Nous en avons déjà cinq et quand nous aurons les huit autres panneaux photovoltaïques fournissant de l'énergie solaire, cela va beaucoup nous aider... Notre facture sera réduite d'au moins quatre-vingts pourcent, » a déclaré Collie dans une interview accordée à la SNA.

 
  Le projet d'installer le système PV est le fruit de la collaboration entre le gouvernement des Seychelles et le Programme de développement des Nations Unies (PNUD) grâce à l'unité de coordination du programme GOS-PNUD-FEM. Les panneaux ont été installés par une entreprise privée « Energy Solutions Seychelles ». (Elke Talma) Licence photo:CC-BY                            

Un projet ambitieux avec une vision globale

Toutes ces mesures écologiques ont été mises en place par un petit comité comprenant des enseignants et des écoliers qui espèrent donner l’exemple en réorganisant la manière d’utiliser les sources d'énergie renouvelables.

En dehors des partenaires locaux, l'école a également reçu l'aide d’organisations internationales comme la Clinton Climate Initiative, une fondation à but non lucratif dirigé par l'ancien Président des États-Unis, Bill Clinton, qui a travaillé sur plusieurs îles de l'archipel de l'océan Indien ces trois dernières années.

Fiona Wilson, la représentante de la Clinton Climate Initiative, affirme que depuis avril ils se sont réunis et ont échangé des idées sur la manière d'améliorer l'utilisation de l'énergie et d’avoir une approche globale pour réorganiser la consommation de l’énergie à l'école.

« C’était agréable de voir que l'école faisait déjà cela. Donc, nous les avons aidé à créer une sorte de vision durable à long terme dans le cadre d’un programme communautaire solide, » a dit Wilson à la SNA, ajoutant que les étudiants sont très actifs dans le projet.

« Ils ont des idées incroyables, des initiatives incroyables et des idées vraiment novatrices pour résoudre les problématiques liées au changement climatique et les problèmes énergétiques. Ils sont définitivement des exemples non seulement pour les Seychelles, mais pour le monde. »

 
     Plusieurs projets dont notamment le tri sélectif, la récupération des eaux de pluie etc. ont été mis en place à l'école. La « Seychelles Energy Commission », la société de services publics PUC et des organisations non gouvernementale pour les Seychelles font partie des partenaires qui se sont engagés à aider l'école. (Elke Talma) Licence photo: CC-BY                     

 

 
     Planter plus d'arbres dans l’enceinte de l'école fait également partie du projet pour devenir complètement écologique. (Patrick Joubert, Seychelles News Agency) Licence photo: CC-BY                              

Le projet prit de l'ampleur lorsque l'école a essayé de s'inscrire au Prix Zayed de l’énergie future, un concours international annuel pour les établissements d'enseignement qui utilisent des solutions innovantes dans le contexte du changement climatique et des autres défis environnementaux mondiaux.

Malheureusement, l'école n'a pas été sélectionnée lors du premier tour de la compétition. D’autres pays du continent africain ont également tenté de se qualifier pour remporter le prestigieux prix.

Ne se laissant pas décourager par le résultat, le chef de la Seychelles Energy Commission qui supervise la mise en œuvre des projets d'énergie renouvelable dans la nation insulaire, Tony Imaduwa, a déclaré que cela permettra à l'école de travailler plus fort pour faire une autre demande l'année prochaine.

« Il nous reste des progrès à faire et ne pas avoir été qualifié cette année va pousser les enseignants et les étudiants à travailler plus fort sur la culture de leur propre jardin dont les produits pourront être utilisés dans leur cantine... et sur d'autres programmes d'énergie telles que l'utilisation de gaz bio, etc. a déclaré Imaduwa à la SNA, ajoutant qu'ils aideront encore l'écoleà mettre en œuvre d'autres projets, notamment pour rendre leur salle informatique plus éco énergétique.

 

 
               Grâce à l'installation du système photovoltaïque, l’école de la Digue vise à réduire sa facture d'électricité de quatre-vingts pourcent. (Energy Solutions Seychelles) Licence photo: CC-BY         

 

La capitale écologique du Monde

Avec l'expertise de la Commission des îles de l'océan Indien, la Digue a récemment commencé à élaborer un plan sur cinq ans visant à obtenir le statut d’école verte d'ici 2020.

Une vision qui est lentement en train d'être partagée par d'autres îles habitées des Seychelles tels que l’île Cousin, l’île Arideet l'atoll d'Aldabra qui sont également complètement dépendantes de l'énergie solaire

Lorsqu’il s’agit d’énergie renouvelable, l’île de La Digue a occupé le devant de la scène ces 5 dernières années.

C’est au cours de l’exposition 2020 organisée du 25mars au 6 avril 2011 que le président des Seychelles James Michel avait annoncé da faire à l’horizon 2020 des Seychelles la capitale écologique du monde et la Digue la capitale écologique des Seychelles.

Depuis lors, diverses initiatives ont été prisespour transformer l'île d'environ 2900 habitants en capitale écologique du pays, notamment par l'introduction de véhicules à énergie propre.  

 

 
    

Les bicyclettes sont le mode de transport le plus répandu sur l’île de la Digue qui est connue pour son mode de vie tranquille et décontracté. (Elke Talma) Licence photo : CC-BY

                 

Tags: l'école de La Digue, écologique, scolaire, l'énergie solaire, Clinton Climate Initiative

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