Les pêcheurs artisanaux de l’Océan Indien unis d’une seule voix : les Seychelles à la tête FPAOI.

Actualités Nationales |Author: Julia Malbrook et Rassin Vannier | October 15, 2015, Thursday @ 12:58| 2392 views

Les poisons colorés que l'on peut découvrir au marché de Victoria ( Gerard Larose, Seychelles Tourism Board)

(Seychelles News Agency) - La pêche artisanale a été la principale méthode de pêche pour les pêcheurs des îles de l'Océan Indien depuis qu'elles ont été habitées. Elle fournit la nourriture de base à la population des îles. 

Face à l'inquiétude croissante de la pérennité des stocks de poissons et d'autres facteurs qui menacent les moyens de subsistance des pêcheurs artisanaux, les îles de l'Océan Indien se sont jointes pour former la fédération des pêcheurs artisans de l'Océan Indien FPAOI.

La fédération regroupe les membres des cinq pays de la Commission de l'Océan Indien (Maurice, la Réunion, les Comores, Madagascar, et les Seychelles.

Les membres se sont joints la semaine dernière aux Seychelles, archipel de l’Océan Indien, de 93 000 habitants pour créer officiellement cette organisation. 

C’ est le Seychellois Keith André, qui est le président de l'association des propriétaires de bateau de pêche des Seychelles qui a été élu président de la FPAOI.

«Nous voulions un groupe qui aiderait à protéger les valeurs culturelles et le mode de vie des pêcheurs artisans afin qu'ils puissent mieux vivre dans un monde qui néglige de plus en plus ces valeurs», a dit à la SNA, André.

La fédération vise à renforcer les associations et les communautés de pêcheurs dans la région, en permettant à tous les pays membres d'être au même niveau et à échanger leur savoir-faire entre les différentes îles.

L’année dernière un groupe de pêcheurs des Seychelles s’était rendu à l’île de Rodrigue, à Maurice pour y voir la mise en place du programme de gestion de la pêche des pieuvres.

La surexploitation du poulpe, dans le lagon de l’île, a vu les stocks de ce mollusque, très prisé par les Mauriciens, diminuer drastiquement.

Les pêcheurs de Praslin, la deuxième île des Seychelles ont proposé également qu’un plan de gestion de la pêche côtière soit instauré autour de leur île.

"Je pense que ce que c’est bien que les Seychelles aient été élues à  la présidence parce que nous avons beaucoup à offrir aux autres îles. Cela montre que les Seychelles sont un chef de file dans l'industrie de la pêche de l'Océan Indien», a expliqué André.

L'une des actions prioritaires de la fédération sera d'établir un mode commun de communication, car le secrétariat de la fédération est basé à l’Île de la Réunion, un département français de l’Océan Indien. 

Le secrétariat de la fédération est pour le moment basé à l'Île de la Réunion, mais il est prévu qu’après les deux premières années, il se déplace en permanence aux Seychelles.

Keith André explique que la fédération sera un mécanisme qui permettra aux pêcheurs artisanaux de la région d’ avoir un rôle plus actif dans la gestion des ressources marine.

« La conservation des ressources marines est l'une des principales raisons pour lesquelles les îles se rejoignent pour créer la fédération. Cela nous permettra d'avoir une voix unique".

André estime que la pêche artisanale est plus importante que la pêche industrielle, car elle garantit la sécurité alimentaire alors que la pêche industrielle attire le gain.

Le Seychellois Keith André, qui est le président de l'association des propriétaires de bateau de pêche des Seychelles qui a été élu président de la FPAOI ( Louis Toussaint, Seychelles News Agency) Photo License: CC-BY

" Nous ne sommes pas contre la pêche industrielle, parce que nous sommes conscients que notre économie dépend beaucoup de la pêche industrielle et le port de Victoria est une plaque tournante dans l'Océan Indien",a expliqué André.

Les Seychelles sont l’un des principaux ports de thon de l’Océan Indien, tous les ans 200,000 tonnes métriques de thon transbordent au port de Victoria.

La pêche qui est le deuxième pilier de l’économie seychelloise derrière le tourisme, rapporte à l’économie du pays 266 millions d’euros par an, d’après les chiffres fournis par l’Autorité des pêches SFA.

La fédération des pêcheurs artisanaux de l'Océan Indien souhaite également aborder des questions telles que l'augmentation de la demande du poisson ainsi que le prix du poisson qui est une préoccupation à la fois pour les Seychelles et La Réunion.

Le grand projet pour 2016 sera l'ouverture d'un centre de poissons financé par l'Union européenne, qui permettra aux pêcheurs d'obtenir un meilleur revenu des poissons qu'ils vendent.

"Nous allons lancer un projet pilote avec la SFA pour permettre aux pêcheurs de se rapprocher de leurs clients. Nous voulons ouvrir un centre de poissons pour éliminer "les intermédiaires» qui sont coupables de tirer les prix du poisson à la hausse" explique André.

La fédération espère que d'autres pays non membres comme les Maldives, le Sri Lanka et d'Afrique de l'Est qui partagent l'Océan Indien pourraient à l'avenir devenir un membre.


Tags: La pêche artisanale, thon, FPAOI, COI

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