L'ONUDC compte sur le soutien des Seychelles pour lutter contre le trafic de drogue en haute mer

Actualités Nationales |Author: Sharon uranie et Séverine Martin | July 14, 2015, Tuesday @ 22:10| 1090 views

Shanaka Jayasekara, le chargé de programme pays sortant de l'ONUDC, pour la criminalité maritime a rendu une visite d'adieu au président des Seychelles James Michel au Palais Présidentiel  ce matin. (Joena Bonnelame, Seychelles News Agency

(Seychelles News Agency) - Avec la baisse actuelle de la piraterieau large de la Corne d'Afrique, l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) recherche d'autres possibilités de collaboration avec les Seychelles.

C’est ce qu’a déclaré ce matin, après sa visite d'adieu au président des Seychelles James Michel, l’agent de programme pays sortant de l'ONUDC pour la criminalité maritime, M. Shanaka Jayasekara, lors d’un entretien avec la presse au Palais Présidentiel.

Jayasekara est arrivé au terme de son affectation de deux ans dans l'archipel de 115 îles de l'océan Indien, peuplé de 90.000 personnes.

Le rôle central des Seychelles dans la lutte contre la piraterie dans la région de l'océan Indien

Grâce aux efforts de coopération dans la lutte contre la piraterie, les attaques de pirates au large de la grande côte de la Somalie ont diminué, passant de 236 attaques en 2011 à deux attaques qui auraient été infructueuses en 2014.

Les Seychelles se sont placées en tête du mouvement de la lutte contre la piraterie lorsque le fléau a commencé à sévir dans l'océan Indien en 2005. Ce qui avait eu à l’époque un impact direct sur les secteurs du tourisme et de la pêche du pays.

Plusieurs groupes de pêcheurs seychellois ont également été retenus en captivité puis libérés par des pirates somaliens, la dernière fois ce fut un duo de vieux pêcheurs qui ont été libérés en 2011, après avoir passé plus d'un an en captivité.

En travaillant activement avec ses partenaires internationaux au cours des six dernières années et notamment avec l'ONUDC, pour appréhender et poursuivre les pirates somaliens présumés, la nation insulaire a poursuivi plus de pirates que tout autre pays dans la région.

Le rôle du pays dans la lutte contre la piraterie et les autres crimes maritimes liés à la piraterie dont notamment le trafic illégal de drogues et d'armes, a été renforcé en avril de cette année avec l’ouverture d’un complexe judiciaire moderne qui a une compétence spéciale pour entendre les affaires liées à de tels crimes.

 

 « Les Seychelles ont instruit 17 procès pour piraterie, condamné 138 pirates et jugé 142 cas. Il n'y a pas d'autre pays qui soit en mesure de donner ces statistiques en termes de piraterie maritime. Les Seychelles ont établi une jurisprudence en matière de droit sur la criminalité maritime... Les Seychelles ont été pionnières en matière de poursuite judiciaire dans la lutte contre la piraterie ... Assister aux résultats obtenus par les Seychelles a été la plus grande réussite à laquelle j’ai pu contribuer, » a déclaré Jayasekara aux journalistes.

L’ONUDC compte sur le soutien des Seychelles dans les efforts de lutte contre les stupéfiants en haute mer

Ces résultats et la collaboration entre les Seychelles et l'ONUDC ont été les principaux sujets de discussions entre Jayasekara et le président Michel, au Palais Présidentiel  ce matin.

La réunion a également été l'occasion de mettre en avant les futurs domaines de coopération, y compris le travail de collaboration qui a déjà commencé sur une stratégie anti-drogue de la demande avec le gouvernement des Seychelles.

 « Il est nécessaire de s’engager dans des activités de réduction de la demande de drogues, donc nous allons rechercher à réduire la demande de drogues, établir des processus de communication et de traitement, former les conseillers, » a déclaré Jayasekara.

Les statistiques indiquent que la consommation d'héroïne est un problème majeur aux Seychelles. Les chiffres publiés dans une étude réalisée par le ministère seychellois de la Santé sur les usagers de drogues en 2011 ont montré que près de 1000 utilisateurs d'héroïne dans le pays l’utilisaient sous forme d'injection.

Ces statistiques ont été utilisées dans un rapport mondial sur les drogues 2013 établi par les Nations Unies et qui a déclaré que les Seychelles avaient l'une des plus fortes proportions de consommateurs de drogues injectables dans le monde entier.

En février 2014, le Chef-adjoint de l'Agence nationale de la lutte antidrogue (NDEA), l'agence nationale anti-drogue des Seychelles, Liam Quinn, avait estimé que grâce aux mesures nationales de lutte contre les stupéfiants, le nombre d'utilisateurs de drogues injectables dans les Seychelles avait diminué à environ 600 toxicomanes, mais aucune statistique officielle n’a été publiée depuis le rapport de 2011 pour confirmer cette affirmation.

Selon le ministère de la Santé seychellois, la consommation de drogues aux Seychelles est à l’origine de  problèmes de santé et de défis sociaux significatifs.

Toujours en matière de drogues, l'ONUDC compte également sur les Seychelles pour  jouer un rôle central  dans la lutte contre le trafic de drogues en haute mer, suite à l’évolution récente d'un grand flux de drogues en provenance de la côte de Makran du Pakistan et de l'Iran et à destination de la côte est-africaine qui passe près de la zone économique des Seychelles.

Ceci a été décrit comme une alternative au sentier traditionnel de l’opium passant via l’Asie centrale et les Balkans.

L’ONUDC s’est engagé à aider les Seychelles dans la lutte contre la criminalité maritime

Dans un communiqué de presse publié cet après-midi par le Palais Présidentiel, le Président Michel a saisi l'occasion pour exprimer sa gratitude « pour le soutien continu de l'ONUDC dans le développement pour renforcer les capacités et assurer le succès de ses programmes, notamment dans la lutte contre la criminalité maritime, tels que la piraterie, le trafic de drogue ainsi que les procédures judiciaires. »

Il est à noter qu’au cours des cinq dernières années, l'ONUDCa fourni un soutien financier aux Seychelles d’une valeur de près de 5 millions de dollars. Cela inclut également l'extension des installations de la prison, l'équipement et la formation des agents de la force publique, notamment en aidant à développer des qualifications universitaires accréditées avec l'Université des Seychelles dans la criminalité maritime et les forces de l’ordre, qui a été offerte à quatre Etats régionaux.

L’agent de programme pays sortant de l'ONUDCpour la criminalité maritime, M. Shanaka Jayasekara a déclaré que l'organisation continuerait à soutenir le pays à prendre un rôle majeur afin d’assurer la sécurité maritime régionale.

Après son départ des Seychelles, Jayasekara se rendra à Nairobi, au Kenya, où il prendra un poste en relation à la lutte antidrogue.


Tags: piraterie, ONUDC, drogue, heroine

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