La liberté de la presse : Les Seychelles grimpent de sept places sur l’indice mondial
Actualités Nationales |Author: Hajira Amla, Sharon Uranie, et Severine Martin | February 13, 2015, Friday @ 20:36| 1743 viewsLes présentateurs de Pure FM - la première station de radio privée des Seychelles. L’archipel avec deux quotidiens, trois hebdomadaires, un tri-hebdomadaire, trois stations de radio, et une chaîne de télévision nationale, dispose d’un climat sûr pour les journalistes. (Seychelles News Agency)
(Seychelles News Agency) - Les Seychelles ont gagné sept places dans la dernière édition de l'indice annuel mondial sur la liberté de la presse, publié jeudi dernier par l'organisation internationale des reporters sans frontières (Reporters sans frontières), RSF.
Toutefois, les experts des médias du plus petit Etat de l'Afrique, avec sa population de 90 000 habitants, affirment qu'il y a encore beaucoup à faire pour améliorer la liberté des médias dans le pays.
Les Seychelles sont classés 96ème sur l'indice de 2015. Ce dernier a examiné les cas des journalistes tués, censurés et harcelés dans un total de 180 pays à travers le monde entre le 15 Octobre 2013 et 14 Octobre 2014. L’année dernière, l'archipel de 115 îles éparpillées dans l'océan Indien occidental, s’était malheureusement classé à la 103ème place.
Des difficultés notoires
L'archipel dispose de deux journaux quotidiens, un tri-hebdomadaire, trois hebdomadaires, trois stations de radio, y compris une station de radio privée, une station de télévision nationale et une agence de presse en ligne.
Au mois de Juin de l'année dernière, la visite aux Seychelles de Cléa Khan Sriber, directrice du bureau de RSF, aurait peut-être contribué à rehausser quelque peu les résultats de 2015, bien que Cléa Khan Sriber avait noté que les maisons de presse seychelloises étaient « polarisées et partisanes. »
Le classement du pays est dans la section des pays classés comme ayant des « problèmes notables. »
Le président de la Commission des médias seychellois (SMC), Ibrahim Afif, a déclaré à la SNA qu'il était heureux que les Seychelles aient progressé dans le classement, mais a affirmé qu'il y avait encore « beaucoup à faire avant que nous puissions atteindre le sommet. »
« Je pense que nous devons avoir une plus grande variété de radios et de télévisions et il devrait y avoir une plus grande participation de la population dans les médias, » a-t-il dit. « En même temps, je déplore que des personnes utilisent à mauvais escient les médias pour insulter et utiliser de manière irresponsable la liberté d'expression. »
Constatant que les Seychelles n’étaient classés qu’à la 24ème place de la région africaine, M. Afif a déclaré que les médias aux Seychelles devaient « s’ouvrir » beaucoup plus.
« Je pense que nous avons un long chemin à parcourir. Je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas faire les efforts suffisants pour atteindre au moins le top dix en Afrique. Je pense que nous pouvons y arriver, mais cela nécessite la bonne volonté de tout le monde dans le pays, » a-t-il dit à la SNA.
Les trois pays africains considérés comme ayant la presse la plus libre sont la Namibie, le Ghana et le Cap Vert, positionnés respectivement la 17ème, 22ème et 36ème place des classements mondiaux.
Les flèches vertes : Les Seychelles ont obtenu de meilleurs résultats cette année sur l’indice annuel mondial de la liberté de la presse malgré la détérioration de la liberté des médias dans la plupart des autres parties du monde (RSF) Licence photo : CC-BY |
Une opportunité de progresser
Le président de l'Association des professionnels des médias des Seychelles (AMPS), Gervais Henrie, a dit à la SNA qu'il a principalement vu l'amélioration du classement comme un signe positif, ajoutant qu'il croit que cela doit être considéré comme un encouragement à faire encore mieux.
« C’est en 2002 que nous avons eu le meilleur classement - à la 60ème position - et en 2002, il n'y avait pas la Commission des médias des Seychelles, aucune station de radio privée, il n'y avait pas de journaux quotidien aux Seychelles comme "Today" ou d’autres, certains des journaux actuels n’existaient pas. »
G. Henrie a déclaré que le plus grand défi qui s’annonce concernait l'accès à l'information, déplorant que les conditions actuelles diffèrent en fonction des différents ministères et départements gouvernementaux qui pratiquaient un «engagement sélectif » avec les médias.
G. Henrie a également déclaré que le gouvernement devait tenir ses promesses d'entreprendre certaines réformes, comme son récent engagement à adopter la Législation modèle africaine sur l'accès à l'information après la visite aux Seychelles en janvier de cette année de Pansy Tlakula, rapporteur spécial de l’UA sur la liberté des médiaset l'accès à l'information.
« Ensuite, « il y a d'autres lois, comme la Loi sur l'ordre public (POA) qui restreint les journalistes à prendre des photos de policiers, » a déclaré G. Henrie. « Ce sont des petites choses qui font obstacle à la liberté des journalistes pour travailler d'une manière libre et indépendante."
Le déclin de la liberté de la presse au niveau mondial
La surveillance des médias donne un aperçu sur la censure des médias dans le monde entier, ce qui est inquiétant, mentionnant qu'on avait vu une « détérioration générale mondiale » de la liberté de la presse au cours de l'année écoulée.
« Deux tiers des 180 pays étudiés pour l'indice mondial de la liberté de la presse en 2015 ont moins bien performé que l'année précédente, » a déclaré RSF dans un communiqué de presse accompagnant la publication du rapport.
L'une des baisses significatives les plus préoccupantes a été celle des États-Unis, qui a chuté de trois places depuis l'année dernière pour être classés à la 49ème place mondiale.
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