Les partis de l’opposition aux Seychelles sont prêts à participer aux prochaines élections présidentielles
Actualités Nationales |Author: Rassin Vannier | February 12, 2015, Thursday @ 16:53| 3910 viewsUne seychelloise votant dans le district de Riviere Anglaise (Seychelles Nation)
(Seychelles News Agency) - En surface, les choses semblent calmes dans les bureaux des partis politiques de l’opposition aux Seychelles, archipel de 90 00 habitants situé dans l’Océan Indien, mais en réalité les choses sont bien différentes, surtout après que le président des Seychelles James Michel a surpris tout le monde en confirmant à la SNA sa candidature à la prochaine élection présidentielle.
Une annonce qui a lieu à un peu plus d’un an avant le prochain scrutin prévu en 2016.
Aux Seychelles, il y a 3 principaux partis de l’opposition qui sont : le Seychelles National Party (SNP) le Seychelles United Party (SUP) et le Mouvement démocratique (PDM).
Le plus grand parti de l’opposition dans l’archipel, le Seychelles National Parti (SNP) qui avait obtenu environ 41,3 % des voix, en 2011, lors de la dernière élection, semble vouloir prendre son temps.
Le SNP a annoncé en janvier sa participation aux prochaines élections.
« Pour l’instant, il n’y a personne au sein du SNP qui est candidat aux prochaines élections par ce qu’il n’y a pas des élections qui ont été annoncées…. quand les élections seront annoncées ou quand le parti verra que l’on est près de cette échéance alors le parti décidera. On proposera des candidats et c’est la convention qui prendra cette décision » a déclaré à la SNA, Wavel Ramkalawan dirigeant du SNP.
Quand on lui demande s’il sera candidat, il répond « Si, le parti me le demande, alors je serai prêt à relever ce défi ».
Wavel Ramkalawan dirigeant du SNP (Seychelles News Agency) licence photo: CC-BY |
« Nous allons participer à la prochaine élection, voilà c’est sûre, mais on n’a pas encore décidé dans quelle forme mais nous allons participer» a dit à la SNA Robert Ernesta dirigeant par intérim du SUP.
« Nous au PDM, on est prêt à faire face à n’importe quel candidat qui est choisi par un parti pour l’élection, notre intérêt n’est pas un individu, mais nos principes, sur ce que nous pensons proposer au peuple seychellois pour leur permettre de comprendre, que sous un gouvernement PDM, on peut avoir une vie meilleure.
«PDM va définitivement participer aux prochaines élections, car nous pensons ce que nous avons à offrir au peuple seychellois vaut la peine. On est partant pour changer le pays vers quelque chose de meilleur » a dit à la SNA David Pierre dirigeant du MDP.
L’opposition pas surpris par l’annonce du président Michel
Les partis politiques de l’opposition ne se disent pas surpris par l’annonce de la candidature du président Michel, car elle est en conformité avec la constitution du pays, qui lui permet de participer à trois mandats consécutifs de 5 ans. Ce qui surprend Ramkalawan en revanche, c’est la manière dont elle a eu lieu.
« Ce que je trouve drôle, c’est que son parti à un mécanisme pour désigner ses candidats. Avant monsieur René avait introduit au parti, James Michel avec Josep Belmont, pour être leur candidat et ensuite le congrès acceptait, mais cette fois-ci, James Michel est en train de montrer que son parti n’est pas important, et que c’est lui qui décide. À mon avis il y a une grande confusion dans le Parti Lepep » a-t-il estimé.
Pour l’instant, les trois principaux partis de l’opposition SNP, SUP et PDM ont confirmé qu’ils participeraient aux élections, mais rien n’a été décidé sur la marche à suivre.
« Moi, je crois que l’opposition est en bon état, je crois que les gens pensent à l’opposition d’une façon traditionnelle et conventionnelle. On pense que l’opposition doit être unie. C’est juste une croyance de nombre, ce qui a été traditionnellement le cas. Je crois que les Seychellois veulent une force crédible pour changer le gouvernement du jour.... Je crois qu’elle est là, très vivante, mais peut-être, elle n’a pas encore prouvé ce qu’elle peut faire pour que les gens puissent la juger » a dit Ernesta.
Robert Ernesta dirigeant par intérim du SUP "on ne doit pas voir l’opposition en matière de nombre, car cela n’existe presque plus aux Seychelles" (Seychelles News Agency) licence photo: CC-BY |
« Ce que nous demandons, c’est l’on se réunisse autour d’un seul candidat, avec l’espoir que cela nous permette d’être plus forts. Dans le SNP, nous sommes un parti sérieux… s’il y a quelqu’un qui se présente comme étant sérieux dans l’opposition et qui a envie de travailler avec nous, et si l'on est d’accord, alors on le fera, mais pour l’instant nous estimons que le SNP est le seul parti organisé dans l’opposition,» a dit Ramkalawan.
« Un jour peut-être, l’opposition pourra être unie, je n’ai rien contre cela, mais je crois qu’il devrait y avoir certains changements dans certains partis politiques pour avoir l’unité dans l’opposition, car il y a encore des figures qui divisent et tant que ces conditions existent, je crois que c’est difficile d’avoir une opposition qui soit uni. En principe, je n’ai rien contre l’unification pour partir ensemble à l’élection avec un seul candidat » a dit Pierre.
David Pierre dirigeant du Mouvement démocratique (PDM) (Seychelles News Agency) licence photo: CC-BY |
A qui la victoire?
Le président James Michel s’est dit confiant de remporter les prochaines élections, mais ce point de vue n’est pas partagé par l’opposition qui estime que les jeux ne sont pas encore faits.
« D’après mon analyse actuellement, si un parti politique déclare qu’il va remporter les élections, je crois que c’est prématuré, par ce que personne ne connaît le choix du peuple. Ils sont en train d’écouter, il est en train d’analyser, et c’est dans l’urne que l’on sera. Si je dois vous prédire l’issue de l’élection je risque de me tromper » a dit Ramkalawan.
« Aujourd’hui, on ne doit pas voir l’opposition en matière de nombre, car cela n’existe presque plus aux Seychelles… Ce n’est plus une question d’opposition contre le parti au pouvoir, ce que nous voyons, c’est le gouvernement contre le peuple. Les gens ne sont pas satisfaits avec le gouvernement et le parti au pouvoir est fragmenté … et tout cela ne peut pas être vu comme une politique partisane, car ce n’est plus le cas. Ce que je prédis, c’est que les gens vont voter contre, en fait les électeurs du Parti Lepep voteront contre le président Michel » prévoit Ernesta.
« Je predit que pour la prochaine élection, il y aura une grande participation, pas autant que l'on avait l’habitude avant, mais autour de 80%... malgré que je vois une baisse… et s’il y a une baisse cela se fera au détriment de l’opposition, car je parle au nom de PDM, nous n’avons pas les mêmes ressources pour mobiliser nos supporteurs pour voter … et la mobilisation va avec les ressources, plus vous avez des ressources, et plus vous pouvez mobiliser des gens. Le parti qui aura le plus de ressources aura donc un avantage dans ce contexte » estime Pierre.
Le public seychellois sûr de leur choix, malgré des indécis
« Je trouve que la vie est difficile, tout est cher, et pour monter une entreprise, les démarches administratives sont compliquées, on devrait faciliter les démarches pour faire du business. Il y a des gens qui ne mangent qu’une fois par jour. Je n’ai pas encore pris de décision pour qui je voterai », a déclaré un Seychellois indécis.
« Je trouve que la candidature du président Michel, c’est bien, par ce que je ne trouve rien de mal à ce qu’il fait. On sait tous que la vie est dure, mais ce qu’il fait c’est bien. Lors de la prochaine élection, je voterais pour lui par ce que j’ai toujours voté pour le parti au pouvoir. Que ce soit bien ou pas bien, je continuerai dans la même direction » a précise un sympathisant du parti au pouvoir, le Parti Lepep.
« Je n’ai pas été informé de la candidature du président Michel…à mon avis le pays va à contresens. Tu dois vraiment lutter pour vivre… mon choix, il est pris depuis longtemps, et c’est la même décision depuis longtemps, il faut un changement » a dit un supporteur de l’opposition.
James Michel a été Vice-président d’août 1996 à̀ avril 2004.
Il succéda en avril 2004 au Président France Albert René quand ce dernier a décidé de prendre sa retraite.
Lors de l'élection de juillet 2006, Michel a été élu avec 53,7% des voix au premier tour, Ramkalawan a eu 44.71% des voix.Au présidentielles de mai 2011, Michel a été élu avec 55.46 % des voix au premier tour, Ramkalawan a eu 41.43% des voix.Ramkalawan a aussi participé aux élections présidentielles, en 1998 et, en 2001, contre l'ancien président France Albert René, qui était vainqueur.
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