Le changement climatique est le principal défi pour l'humanité, déclare le président des Seychelles

Actualités Nationales |Author: Betymie Bonnelame Traduit par: Rudie Bastienne | September 26, 2024, Thursday @ 13:20| 2392 views

 M. Ramkalwan a déclaré qu'en tant que petit État insulaire, les Seychelles comprennent ce que signifie être vulnérable.  (State House)

 

(Seychelles News Agency) - Le changement climatique reste le principal défi auquel l'humanité est confrontée, et le fait de ne pas remédier à ses effets sera dévastateur pour les générations actuelles et futures, a déclaré le président des Seychelles, Wavel Ramkalawan, dans son discours mercredi lors de la 79ème session plénière de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York.

M. Ramkalwan a déclaré qu'en tant que petit État insulaire, les Seychelles comprennent ce que signifie être vulnérable.

"Une vulnérabilité qui ne peut être ignorée dans l'avenir que nous voyons par nous-mêmes. Nous sommes en première ligne de la crise climatique, qui fait peser des menaces irréversibles sur nos populations, notre économie et notre mode de vie. L'élévation du niveau de la mer, les événements météorologiques extrêmes, et la dégradation de nos océans nous rappellent brutalement la nécessité urgente d'une action mondiale contre le changement climatique", a-t-il ajouté.

"Nous avons tous pris des engagements, des responsabilités et fait des promesses pour parvenir à des réductions d'émissions à grande échelle afin de maintenir l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré (Celsius). Pour stimuler l'adaptation afin de faire face aux catastrophes météorologiques extrêmes et renforcer la résilience pour faire face aux impacts futurs. Mais les paroles ne sont rien sans les actes et nous devons agir de toute urgence, dans l'unité, pour effectuer la transition nécessaire vers un avenir plus durable", a déclaré le président des Seychelles.

M. Ramkalwan a déclaré que les dépenses militaires mondiales ont augmenté pour la 10e année consécutive, atteignant 2 500 milliards de dollars en 2023, ce qui fait que même les estimations les plus élevées des fonds - 100 milliards de dollars nécessaires pour les pertes et dommages - semblent modestes et insignifiantes.

"C'est un reflet inquiétant des priorités mondiales. Il est injuste que les PEID (petits États insulaires en développement) subissent les conséquences de ces choix. Nous n'avons tout simplement pas les moyens de faire face aux effets désastreux du changement climatique", a-t-il souligné.

M. Ramkalawan a remercié ceux qui ont contribué au Fonds pour les pertes et dommages et a déclaré que les engagements pris à la suite de la COP28 ne devraient pas être de simples tentatives visant à apaiser ceux qui réclamaient des réparations.

"Nous espérons considérer cela comme un signe d'engagement continu et d'action continue, compte tenu de l'augmentation attendue des coûts liés à la lutte contre le changement climatique. Comme l'a dit hier le secrétaire général : "Ceux qui en portent la responsabilité devraient payer la facture", a-t-il ajouté.

M. Ramkalawan a parlé des conflits existants et a déclaré : « Le monde est moins sûr qu'il y a à peine un an. Alors que nous espérions que les conflits existants pourraient être résolus, nous nous trouvons dans une situation plus tendue et plus précaire. Les flammes attisées par la concurrence et la méfiance menacent d’engloutir ceux qui ne participent pas à ces conflits - nous laissant en proie à une atmosphère d'instabilité effrayante, exacerbée par la crainte d'une guerre élargie.

Il a déclaré qu'il y a 79 ans, les membres permanents du Conseil de sécurité se sont conféré la grande responsabilité d'assurer la paix et la sécurité internationales.

"Cette grande responsabilité s'accompagne de l'attente que les violations flagrantes de la Charte des Nations Unies soient traitées résolument et impartialement. Nous leur faisons confiance pour agir dans l'intérêt commun, prévenir les conflits et préserver la dignité humaine", a-t-il ajouté.

Il a souligné qu'un conflit élargi et prolongé risquait d'affecter les petits États comme les Seychelles qui essayaient de ne pas se laisser prendre entre deux feux.

"Nous n'avons pas l'intention de faire la leçon aux puissances mondiales ni d'essayer de prescrire des solutions à des problèmes complexes. Nous souhaitons simplement vous rappeler votre devoir, et à être rassurés sur le fait que la géopolitique ne remplacera pas les droits de l'homme et le droit international", a déclaré le président des Seychelles.

Il a parlé du Conseil de sécurité et a déclaré que depuis sa création en 1946, il est resté largement inchangé.

« Les Seychelles se joignent à l'appel lancé à l'ONU et au Conseil de sécurité pour qu'ils mettent en œuvre la réforme réclamée par tant de personnes – dans le but de ne pas entraver leur travail mais d'apporter l'inclusivité et la perspective. Il est temps de corriger l'une des nombreuses injustices dont souffre L’Afrique. L’adhésion permanente à la principale institution mondiale de maintien de la paix est une nécessité », a-t-il déclaré.

M. Ramkalawan a parlé de stratégies ambitieuses et innovantes pour assurer un développement économique à long terme qui, selon lui, sont vaines sans un financement accessible et durable.

« Le ratio moyen dette/PIB dans les PEID dépasse 70 pour cent. Il est paralysant et entrave notre développement en détournant des ressources critiques là où elles sont le plus nécessaires : dans les infrastructures, l'éducation et les soins de santé. Nos vulnérabilités ont été exposées, mais malgré tous, les coûts de nos emprunts restent élevés. Au lieu de concessions, nous sommes pénalisés pour notre vulnérabilité", a-t-il ajouté.

Il a déclaré qu'il était temps d'aller au-delà du débat et de mettre en œuvre de véritables réformes dans le système financier international pour remédier au fait que certains pays vulnérables, quel que soit leur niveau de revenu, n'aient pas accès aux opportunités nécessaires pour répondre aux besoins de développement.

M. Ramkalawan a également parlé du système multilatéral en déclarant : « Cela reste notre meilleur espoir pour relever les défis auxquels nous sommes confrontés. En tant que petit État, les Seychelles croient aux Nations Unies, car nous craignons une réalité sans alternative. Dans un monde plus interconnecté que jamais, Le multilatéralisme est le réseau qui relie nos valeurs communes pour réaliser la vision que nous avons de notre monde, une vision qui est définie par nos intérêts communs et non par nos différences.

Il a souligné l'accord BBNJ adopté en 2023 et le fait que les Seychelles sont devenues le quatrième et premier en Afrique à le ratifier en 2024 et a exhorté les autres pays à accélérer sa ratification afin de ne pas retarder son entrée en vigueur.
M. Ramkalwan a également parlé de la résolution sur l'indice de vulnérabilité multidimensionnelle (MVI) adoptée le mois dernier et a déclaré qu'elle représente un triomphe du système multilatéral pour envisager de nouvelles approches sur des questions complexes et évolutives.

"Ses données et conclusions fournissent le fondement empirique de ce que nous savons être vrai : qu'une approche du développement à un seul niveau n'est plus précise ni adéquate. Une meilleure compréhension précisément de ces vulnérabilités multidimensionnelles sera cruciale pour les décisions que nous prendrons et plus important encore, celles prises en notre nom", a-t-il ajouté.

M. Ramkalwan a également parlé du Pacte pour l'avenir adopté récemment, qui comprend une Déclaration sur les générations futures.

"Pour les Seychelles, la Déclaration sur les générations futures devrait témoigner de notre engagement à sauvegarder les droits de toutes les personnes qui naîtront d'ici la fin de ce siècle, dont la plupart vivent dans des pays en développement. Des personnes qui ne devraient pas naître dans des conditions difficiles. Nous devons imaginer un monde où la survie n’est pas une lutte, un monde qui garantit le droit de chacun à la prospérité », a-t-il ajouté.

Le président des Seychelles a conclu son discours en disant : « Je crois fermement que ce sont les fondations sur lesquelles notre coopération et nos progrès doivent être construits. Les choses dont notre peuple a le plus besoin et ce qui devrait nous guider pour construire un monde plus sûr et durable. Efforçons-nous d'être les architectes d'un monde où personne n'est laissé de côté.

 


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