La France devrait avoir un gouvernement avant dimanche
Monde |Author: AFP | September 20, 2024, Friday @ 08:44| 1917 viewsLe nouveau Premier ministre français Michel Barnier assiste à la cérémonie de passation des pouvoirs à l'hôtel Matignon à Paris, le 5 septembre 2024. Michel Barnier tient sa « dernière journée de consultations » le 19 septembre 2024 en vue de l'ancien gouvernement, en recevant séparément la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et le président du Sénat Gérard Larcher, a annoncé Matignon. (Photo STEPHANE DE SAKUTIN / POOL / AFP)
(AFP) - La France devrait avoir un gouvernement "avant dimanche", a fait savoir jeudi soir le Premier ministre Michel Barnier après avoir soumis au président Emmanuel Macron une liste de 38 ministres.
Issu de la droite, l'ancien commissaire européen, nommé le 5 septembre par M. Macron, a donné un coup d'accélérateur à la formation de son équipe et aux efforts de résolution de la longue crise politique créée par la dissolution de l'Assemblée nationale le 9 juin dernier.
Le nouveau Premier ministre s'est entretenu pendant cinquante minutes jeudi soir au palais de l'Elysée avec le chef de l'Etat français pour proposer son gouvernement, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Merci beaucoup, à demain", a dit Emmanuel Macron à M. Barnier à l'issue de leur rencontre.
"Le Premier ministre a présenté l'architecture et la composition de son gouvernement qui respecte les équilibres. Il sera présenté avant dimanche, au regard des vérifications déontologiques habituelles", ont écrit ses services, en qualifiant l'échange avec le président de "constructif".
Auparavant, M. Barnier avait exposé jeudi après-midi ses propositions aux forces politiques de la droite et du centre susceptibles de participer à son futur gouvernement. Mais il n'a alors divulgué aucun nom.
Le chef des députés Les Républicains (droite traditionnelle) Laurent Wauquiez a pris les devants en annonçant lui-même devant ses troupes qu'il avait refusé le portefeuille des Finances. En revanche, son homologue au Sénat Bruno Retailleau, devrait être proposé pour le ministère de l'Intérieur, selon des sources du parti et de l'ex-majorité.
Du côté des "macronistes", le ministre MoDem (centre) démissionnaire des Affaires européennes Jean-Noël Barrot va être proposé pour les Affaires étrangères, tandis que le ministre des Armées Sébastien Lecornu devrait être reconduit, selon un responsable du bloc central.
- Gouvernement de 38 ministres -
A la recherche d'un difficile équilibre gouvernemental, M. Barnier a dit envisager un gouvernement de 38 ministres, parmi lesquels sept membres du parti de M. Macron, trois issus de la droite (Les Républicains), deux centristes (MoDem), un Horizons ou encore un UDI (partis de centre-droit), a rapporté le chef de file des députés "macronistes", Gabriel Attal, aux élus de son groupe.
Alors qu'il peine à trouver des personnalités de gauche, auprès desquelles il a essuyé plusieurs refus, seul un "divers gauche" figurerait parmi ces ministres de plein exercice.
Michel Barnier a apporté jeudi des clarifications sur les sujets qui avaient nourri des tensions avec ses partenaires. Le chef du gouvernement a affirmé qu'il n'augmenterait pas les impôts pour les classes moyennes, selon plusieurs participants.
Cet engagement sur la fiscalité est "vital pour nous", a déclaré Gabriel Attal. Les députés macronistes avaient menacé de ne pas participer à un gouvernement prévoyant des hausses d'impôts malgré le dérapage de la dette et des déficits et la délicate préparation du budget 2025.
Sur l'immigration, autre dossier délicat, le Premier ministre a souhaité mettre en oeuvre le Pacte européen sur la migration et l'asile, selon un participant.
- Améliorer les services publics -
Selon un communiqué de ses services, Michel Barnier a affirmé qu'il entendait "améliorer le niveau de vie des Français et le fonctionnement des services publics, particulièrement l’école et la santé, garantir la sécurité, maîtriser l'immigration et faire progresser l’intégration".
Il souhaite aussi "encourager (les) entreprises et (les) agriculteurs et conforter l'attractivité économique de la France, maîtriser (les) finances publiques et réduire la dette écologique".
Emmanuel Macron, qui assure ne pas vouloir intervenir dans la composition du gouvernement, avait déjà reçu Michel Barnier mardi puis encore mercredi. Selon les récits qui filtrent, leur déjeuner de mardi se serait mal passé.
Le Premier ministre a affirmé mercredi avoir découvert une "situation budgétaire très grave". La France fait, avec plusieurs autres pays membres de l'Union européenne, l'objet d'une procédure européenne pour déficits excessifs.
Le temps presse côté budget, dont le calendrier a été retardé par la dissolution de l'Assemblée nationale - la chambre basse du Parlement - en juin et la nomination très tardive d'un nouveau Premier ministre.
Le projet de "loi de finances" pour 2025 est censé être présenté au Parlement début octobre, "puis le plan budgétaire national de moyen terme que le gouvernement doit transmettre à la Commission (européenne) quelques jours après", a rappelé mercredi le premier président de la Cour des comptes française, Pierre Moscovici.
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