Des recherches révèlent l’un des secrets les mieux gardés sur les tortues des Seychelles

Environnement |Author: Wanjohi Kabukuru et Séverine Martin | December 23, 2014, Tuesday @ 10:37| 3170 views

Une tortue femelle à écailles repartant à la mer après avoir pondu ses œufs. (Nature Seychelles)

(Seychelles News Agency) - Plus tôt cette année Mervin Bick, ancien gardien de Nature Seychelles pour la réserve spéciale de l’île Cousin, qui travaillait sur un bateau voyageant près de la bordure du plateau des Seychelles. Il repéra une tortue à écailles portant une marque brillante qui suscita sa curiosité.

Grâce à son expérience, Mervin Bick se demanda si cette étiquette correspondait à celles qu'il avait vues et utilisées pour marquer les tortues lorsqu’il travaillait à la surveillance des tortues et des oiseaux marins sur l’île Cousin.

On dit que les vieilles habitudes ont la vie dure, par curiosité Mervin Bick s’est rapproché de la tortue et a enregistré le numéro inscrit sur l'étiquette. Lorsque Mervin Bick est retourné sur Mahé, il a transmis cette information à l'équipe de Nature Seychelles dont les bureaux sont à Roche Caïman, un des districts de la banlieue de Victoria, la capitale Seychelles.

Par chance le rapport de Mervin Bick a déclenché une chaîne d'événements.  Le personnel de l'une des principales organisations de conservation à but non lucratif des Seychelles a examiné de près les fichiers et a tenté de retracer les origines de la balise.

Les tortues de mer sont restées insaisissables et mystérieuses pour la majeure partie de leur vie, surtout en ce qui concerne leurs itinéraires. Ceci en raison du fait qu’elles ont passé la majeure partie de leur existence sous l'eau. C’est ce caractère énigmatique qui a capté la curiosité des scientifiques.

Auparavant, les tortues femelles débarquant sur les plages pour pondre leurs œufs étaient un élément essentiel de la chaîne alimentaire de l'océan.

« La tortue à écailles se nourrit d'éponges, une espèce de récifs coralliens. En mangeant les éponges elles permettent de contenir leurs croissances rapides et de limiter leurs places sur le récif, permettant ainsi aux autres coraux  de se développer. » Affirme April Burt de Nature Seychelles.

Selon April Burt, la quête pour comprendre les animaux et l’écologie comportementale des oiseaux est ce qui a inspiré l’invention du marquage des animaux.

« Une des meilleures inventions pour le marquage et l'identification individuelle des animaux est le balisage. Les oiseaux sont marqués à l'aide d'un anneau qui est placé sur la patte, les moutons sont marqués grâce à des numéros peints sur eux, les vaches sont marquées grâce à un anneau accroché à leur oreille et les tortues marines sont marquées en utilisant une étiquette métallique qui est attachée à leur nageoire antérieure. »

Selon les fichiers de Nature Seychelles, la première balise qui a été appliquée à des tortues aux  Seychelles était en 1973 à la réserve spéciale de l’île Cousin. Par la suite, le marquage des tortues a été réalisé sur les îles Curieuse, St Anne, Aride, Cousine et les îles Denis.

April Burt explique que les étiquettes se sont avérées utiles en « fournissant des informations sur les habitudes de nidification de tortues femelles. »

Une tortue à écailles marquée. Chaque étiquette possède un code unique. (Nature Seychelles) Photo Licence : All Rights reserved

La liste rouge de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a répertorié les tortues à écailles comme étant une espèce en voie d’extinction. Cette annonce a déclenché le déploiement de ressources scientifiques dans le but de comprendre leurs lieux de nidification, leurs habitudes alimentaires de manière à définir des limites de protection et des meilleures pratiques de conservation de l'espèce.

« A ce jour, aucune des étiquettes métalliques numérotées n’a été récupérée sur des tortues en dehors  de la région d'où elles ont été marqués. » a déclaré April Burt.

En 1998, un balisage satellite onéreux a étémis à l'essaisurcinqtortues à écaillesprovenant de l’île Cousindans le but d'identifier les sites de nidification etles zones d'alimentation. L'expérience a réalisé quelques découvertessurprenantes. En effet, lestortuesne se sont pas aventurées au-delà des bordsdu banc desSeychelles et ne se sont pas éloignées de plus de175 kmde la plagede nidification.

Il s’avère que les dossiers à Nature Seychelles ont révélé que Mervin Bick avait découvert ce qui est considéré comme l’une des meilleures pratiques de conservation et l’un des secrets des tortues des Seychelles.

La tortue à écailles que Mervin Bick avait repérée a été marquée sur l'île de Cousin, le 18 Novembre 2011 où elle avait nidifié au moins 3 fois.

« L'endroit d’où Mervin Bick l'observait était à environ 208 km du Sud-Est de l'île de Cousin. Cet enregistrement est le premier de son genre et coïncide avec l'étude satellite qui montre que les principaux lieux d’alimentation des tortues à écailles sont en effet dans la zone des Seychelles. » dit April Burt de Nature Seychelles.

« Ces tortues sont vraiment seychelloises et méritent de vivre librement en contribuant à protéger les récifs coralliens de la région qui sont essentiels à l'économie des Seychelles. »


Tags: la réserve spéciale de l’île Cousin, tortue, UICN, Nature Seychelles

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