Le pétrole chute, la crise de confiance dans le secteur bancaire reprend

Monde |Author: AFP | March 24, 2023, Friday @ 15:04| 1154 views

Les prix du pétrole chutent vendredi, lestés par les turbulences dans le secteur bancaire, qui ne semblent pas terminées  (Photo by Frederic Scheiber / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP)

(AFP) - Les prix du pétrole chutent vendredi, lestés par les turbulences dans le secteur bancaire, qui ne semblent pas terminées et qui éloignent les investisseurs des actifs à risque comme les matières premières.

Vers 10H30 GMT (11H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai perdait 3,23% à 73,46 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, abandonnait 3,56% à 67,47 dollars.

Les craintes quant à la solidité du secteur bancaire ont repris de plus belle vendredi, les Bourses européennes s'inscrivant en fort repli après une nette augmentation du coût de l'assurance contre le risque de défaut (CDS) de plusieurs banques européennes.

Le titre de Deutsche Bank chutait de plus de 10% vendredi matin.

Les deux références mondiales du brut ont ainsi perdu une grande partie de leurs gains cette semaine, "les craintes de contagion (dans le secteur bancaire) et les risques de récession continuant à freiner la demande d'actifs plus risqués", explique Han Tan, analyste d'Exinity.

Depuis la faillite de la banque californienne Silicon Valley Bank (SVB), puis de deux banques régionales américaines, suivi d'autres turbulences en Europe, les investisseurs délaissent les actifs à risque comme les matières premières, malgré des regains de confiance passagers.

Le rachat en urgence de Credit Suisse par sa concurrente UBS devait en effet sonner la fin de la crise de confiance dans le secteur, et l'absence de remous après ce sauvetage annoncé dimanche avait momentanément rassuré les marchés.

Autre facteur pesant fortement sur les prix du brut: la secrétaire américaine à l'énergie, Jennifer Granholm "a laissé entendre que le remplissage des réserves stratégiques (SPR) de pétrole des Etats-Unis pourrait prendre des années", indique Stephen Brennock, de PVM Energy.

"La spéculation était née du fait que la baisse marquée des prix avait fait plonger le prix du WTI pendant un certain temps au-dessous de la fourchette de 67-72 dollars par baril", limite que le gouvernement américain avait définie à l'automne comme la condition à remplir pour l'achat de brut pour la reconstitution des réserves, explique Carsten Fritsch, de Commerzbank.

L'absence d'achat de brut pour reconstituer les SPR, qui affichent actuellement leur plus bas niveau depuis décembre 1983, représente ainsi "un coup dur pour les perspectives de la demande de pétrole", poursuit M. Brennock.

"En tout état de cause, la pression exercée sur la Chine pour qu'elle fasse le gros du travail du côté de la demande au cours des prochains mois s'en trouvera encore accrue", ajoute-t-il.

emb/js/clc

© Agence France-Presse


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