L'UE renforce son soutien à l'Ukraine et fait front contre Moscou

Monde |Author: AFP | July 18, 2022, Monday @ 15:13| 1449 views

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell  Photo by François WALSCHAERTS / AFP)

(AFP) - Armes, argent, sanctions: les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont réaffirmé lundi leur volonté de soutenir l'Ukraine et d'accroître la pression sur Moscou malgré la menace d'une rupture des livraisons de gaz russe.

"Certains dirigeants européens ont déclaré que les sanctions étaient une erreur, une faute. Je ne pense pas que ce soit une erreur, c'est ce que nous devons faire, et nous continuerons à le faire", a affirmé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, en réponse à des critiques du Premier ministre hongrois, Viktor Orban.

"Nous ne sommes pas dans une période normale. Nous sommes dans une époque où prévaut la loi de la jungle", a souligné le chef de la diplomatie du Luxembourg Jean Asselborn, à son arrivée pour une réunion à Bruxelles avec ses homologues de l'UE. "Retirer les sanctions serait fatal. C'est notre crédibilité qui est en jeu", a-t-il résumé.

Viktor Orban avait dénoncé vendredi les sanctions européenne, y voyant "une erreur" car "elles n'ont pas atteint leur but, et ont même eu un effet contraire". "L'économie européenne s'est tiré une balle dans les poumons et est asphyxiée", avait-il affirmé dans une allocution.

"Les sanctions fonctionnent", soutient au contraire Josep Borrell. "Elle frappent durement Vladimir Poutine et ses complices, et leurs effets sur l'économie russe vont encore s'accroître", a-t-il soutenu dans un billet de blog publié ce week-end.

"Nous avons besoin de patience stratégique jusqu'à ce que la Russie cesse son agression et que l'Ukraine puisse recouvrer pleinement sa souveraineté", a-t-il plaidé.

Mais les dirigeants européens s'inquiètent de voir l'hostilité aux sanctions progresser dans l'opinion publique alors que les prix des carburants, du gaz et de l'électricité flambent en Europe.

 

- "Doutes sur la bonne foi" -

 

La guerre menée par le Kremlin en Ukraine a des répercussions pour nos citoyens "confrontés à des prix très élevés des matières premières et de l'énergie", a reconnu la nouvelle ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib.

Moscou bloque les ports ukrainiens et a commencé à réduire ses livraisons de gaz aux pays de l'UE, dont certains comme l'Allemagne ou l'Italie sont très dépendants de leurs fournitures russes.

"La Russie essaie de nous démoraliser", a souligné Anna Lührmann, la ministre allemande aux Affaires européennes.

"Nous nous préparons à toutes sortes de scénarios", a-t-elle assuré. L'Allemagne redoute la fermeture du gazoduc Nordstream, par lequel transitent un tiers des 153 milliards de m3 cubes de gaz achetés annuellement par l'UE. Le gazoduc est en maintenance.

La Russie bloque également l'exportation de quelque 20 millions de tonnes de céréales par l'Ukraine et "incendie les cultures du pays", a déploré Jean Asselborn.

La Turquie et les Nations unies négocient un accord entre les deux belligérants et une réunion est prévue cette semaine à Istanbul.

La reprise des exportations de céréales depuis l'Ukraine est une "question de vie ou de mort" pour des dizaines de milliers de personnes, a insisté Josep Borrell.

Le chef de la diplomatie européenne a dit avoir "espoir" qu'un accord soit conclu. Mais "nous avons des doutes quant à la bonne foi de la Russie", a reconnu un haut fonctionnaire européen.

A Bruxelles, les ministres européens ont plaidé lundi pour continuer de soutenir l'Ukraine économiquement, politiquement et avec des moyens militaires.

Ils doivent examiner de nouvelles mesures présentées vendredi par la Commission européenne, dont un embargo sur les achats d'or à la Russie.

"Nous allons discuter aujourd'hui de la manière dont l'efficacité des sanctions et leur mise en œuvre peuvent être renforcées", a précisé Anna Lührmann.

Les ministres sont aussi appelés à se prononcer sur le déblocage d'une cinquième tranche de 500 millions d'euros de la "Facilité européenne pour la paix" pour financer les équipements militaires et les armes fournies à l'Ukraine.

"Les livraisons d'armes doivent se poursuivre", a affirmé le ministre lituanien Gabrielius Landsbergis.

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