La justice rejette la demande de réduction de la caution de l'ancienne Première dame et, ordonne un meilleur traitement envers les détenues féminines

Actualités Nationales |Author: Rita Joubert-Lawen édité par: Betymie Bonnelame traduit par Rudie Bastienne | January 7, 2022, Friday @ 20:58| 1321 views

Le Palais de Justice qui abrite la Cour Suprême

 

(Seychelles News Agency) - La Cour suprême des Seychelles a pour la deuxième fois rejeté, vendredi, une demande de révision des conditions de mise en liberté sous caution de Sarah Zarqhani Rene qui est accusée de blanchiment d'argent dans l'affaire des 50 millions de dollars manquants sur un compte du gouvernement, le cas de corruption le plus grave dans l’histoire récent des Seychelles.

Mme. Zarqhani Rene, la veuve de l'ancien président France Albert René, cherchait à réduire sa caution, qui a été fixée à 2 millions de dollars avec deux cautions de 1 million de dollars chacune pour le délit de blanchiment d'argent et de recel de biens.

Le juge en chef, Rony Govinden, a rejeté sa demande de révision des conditions de mise en liberté sous caution car il a déclaré que les accusations et les circonstances restaient les mêmes.

Le tribunal a également ordonné au commissaire de police de veiller à ce que les droits humains fondamentaux de Laura Valabhji, accusée dans la même affaire, soient respectés pendant sa détention.

Mme. Valabhji, qui a également comparu devant la Cour suprême vendredi, est accusée de blanchiment d'argent tandis que son mari, Mukesh Valabhji, un éminent homme d'affaires et ancien Directeur Général de la Seychelles Marketing Board (SMB), a été inculpé de complot en vue de commettre une corruption officielle.

Ils font également face à des accusations de terrorisme en raison d'une cache d'armes trouvée dans leur résidence de Port Glaud, sur l'île principale de Mahé.

Dans son plaidoyer devant les tribunaux, l'avocat de Mme. Valabhji, Frank Elizabeth, a déclaré que même si les "problèmes peuvent sembler insignifiants, ils doivent être traités dans la plus haute urgence car il semble que la police faille de comprendre les aspects de droits humains dans l'affaire".

Il a révélé que la police n'avait pas autorisé Mme. Valabhji à s'exposer au soleil et ne lui avait pas fourni les documents juridiques relatifs à son affaire, ce qui l'empêche de travailler sur sa défense étant donné qu'elle est avocate de profession.

Son avocat a allégué que la police ne lui a pas non plus permis d'avoir des vêtements de rechange propres de sa résidence ou ses lunettes dont elle a besoin pour lire.

Me Elizabeth a ajouté que Mme. Valabhji n'avait pas accès à ses médicaments pendant sa détention et il a déclaré qu'"il est embarrassant de demander au tribunal à chaque occasion de protéger les droits humains fondamentaux de sa cliente".

Juge Govinden a accordé à l'accusation le temps de consulter avec les policiers pour déterminer s'il y a du vrai dans les allégations.

Il a ensuite ordonné que "la police se conforme aux ordres que le tribunal avait précédemment établis à l'égard de l'accusée".

L'affaire déposée par la Commission anti-corruption concerne 50 millions de dollars qui ont disparu après que les fonds ont été donnés au gouvernement des Seychelles par les Émirats arabes unis en 2002. Les fonds ont ensuite été transférés sur un compte bancaire de la SMB, maintenant connu sous le nom de la Seychelles Trading Company (STC), dans une succursale de la Bank of Baroda en Angleterre.

L'accusation allègue que les fonds ont été restitués aux Seychelles, un archipel de l'océan Indien occidental, pour payer les hôtels vendus dans le cadre de la privatisation des holdings COSPROH, une entreprise d'État qui possédait plusieurs hôtels.

Selon des documents judiciaires, "les sommes en jeu constituent une grande partie des biens détournés et ont conduit les hôtels à passer entre des mains privées sous le contrôle de M. Valabhji et d'autres personnes impliquées".

Laura Valabhji et Mme- Zarqhani Rene étaient les deux seules accusées apparues devant le tribunal vendredi. Les quatre autres accusés dans l'affaire de corruption devraient revenir devant le tribunal le 14 janvier.

Les autres inculpés dans cette affaire sont Mukesh Valabji ; Leslie Benoiton – un officier supérieur des Forces de défense des Seychelles ; Lekha Nair – ancien PDG du Seychelles Pension Fund, qui était directeur général du ministère des Finances au moment où les fonds ont disparu ; et Maurice Loustau-Lalanne – ancien ministre des Finances, qui était membre du conseil d'administration du COSPROH au moment du transfert des fonds.

 

 


Tags: corruption, terrorisme

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