La tempête tropicale Iota, qui a fait dix morts, entre au Salvador
Monde |Author: AFP | November 18, 2020, Wednesday @ 14:24| 1004 viewsLes travailleurs des champs de bananes traversent une route inondée alors qu'ils évacuent la zone à El Progreso, dans le département de Yoro, au Honduras, le 14 novembre 2020, avant l'arrivée de la tempête tropicale Iota.
Orlando SIERRA / AFP
(AFP) - Iota, un ouragan devenu tempête tropicale, est entré mercredi au Salvador après avoir déjà fait au moins dix morts et d'énormes dégâts en Amérique centrale, notamment au Nicaragua où des milliers de personnes sont isolées, sans eau potable ni électricité.
Les pluies diluviennes déversées par Iota continuent de ravager des régions d'Amérique centrale déjà dévastées il y a deux semaines par un précédent ouragan, Eta.
Iota a fait au moins six morts au Nicaragua dont deux enfants, un mort au Panama et deux autres dans un archipel colombien.
Le phénomène va se maintenir en tempête tropicale et balayer le Salvador d'est en ouest avec des vents soutenus soufflant jusqu'à 65 km/h pour atteindre vers 12H00 GMT l'océan Pacifique où il devrait alors se dégrader, a indiqué à l'AFP Roberto Gonzalez, météorologue à l'Observatoire du ministère de l'Environnement.
De son côté, le gouvernement du Honduras a fermé les principales routes du pays jusqu'à mercredi en raison du fort risque de crues soudaines des cours d'eau.
Après avoir amassé de l'énergie sur les eaux chaudes de la mer des Caraïbes, Iota avait touché terre lundi au Nicaragua en tant qu'ouragan de catégorie 5, la plus élevée de l'échelle de Saffir-Simpson.
Il apportait alors des vents violents atteignant parfois 260 kilomètres/heure, selon le centre américain de surveillance des ouragans, le NHC, basé à Miami (Floride).
- Menace persistante -
Iota avait atteint mardi le Honduras, rétrogradé en tempête tropicale. Mais le NHC a averti que des inondations et des crues soudaines constituant une grave menace pour les populations de régions d'Amérique centrale allaient se poursuivre jusqu'à jeudi en raison des pluies torrentielles.
De nombreuses régions avaient déjà été frappées et fragilisées par Eta, qui avait touché terre le 3 novembre au Nicaragua en tant qu'ouragan de catégorie 4 et avait fait au moins 200 morts et affecté 2,5 millions de personnes.
Au Nicaragua, la ville portuaire de Bilwi, principale agglomération de la région caribéenne du pays, a été durement frappée, subissant de nombreux dégâts.
Deux enfants sont morts lundi alors qu'ils tentaient de traverser un cours d'eau en crue et quatre autres personnes ont péri mardi dans diverses régions du Nicaragua, victimes d'inondations et de glissements de terrain, a annoncé la vice-présidente nicaraguayenne, Rosario Murillo.
- Isolés -
Des milliers d'habitants de Bilwi restaient isolés mardi, privés de télécommunications, d'eau et d'électricité. La crue du fleuve Wawa empêchait en outre tout passage entre la région et le reste du Nicaragua.
"Des arbres sont tombés, ainsi que des pylônes électriques, des toits de maisons se sont envolés et un hôtel a perdu toute sa toiture", a déclaré le directeur des services nicaraguayens de protection civile (Sinapred), Guillermo Gonzalez.
Plus de 110.000 habitations sont sans électricité et plus de 47.000 n'ont plus l'eau courante, selon les autorités nicaraguyennes.
A Bilwi, les quartiers les plus proches de la côte ont été inondés dès les premières pluies apportées lundi par l'ouragan en approche, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place.
"Le vent est trop fort. Il a tout emporté: le toit et les fenêtres en bois de ma maison, construite en dur", leur a dit Jessi Urbina, qui habite dans un quartier près du port. Le vent a emporté les toitures de tôle "comme si elles étaient en carton", ont aussi témoigné des habitants.
En Colombie, deux personnes ont été tuées et une autre a été portée disparue sur deux îles colombiennes, Santa Catalina et Providencia, où une grande partie des infrastructures a été détruite, a annoncé mardi le président Ivan Duque, qui s'est rendu sur place.
Au Panama, une femme d'une communauté indigène a péri et quelque 2.000 personnes sont hébergées dans des refuges, selon les autorités.
Au Guatemala, où le précédent ouragan avait fait 46 morts et 96 disparus, l'institut météorologique prévoit une hausse des précipitations mercredi et jeudi dans tout le pays sur des sols déjà détrempés, propices à des inondations et des glissements de terrain.
Le réchauffement des mers causé par le changement climatique rend les ouragans plus forts plus longtemps après qu'ils touchent terre, selon les scientifiques.
Un nombre record de 30 tempêtes tropicales a été enregistré cette saison dans les Caraïbes, en Amérique centrale et dans le sud-est des Etats-Unis.
Les chefs d'Etat des pays d'Amérique centrale accusent les pays industrialisés d'être responsables du réchauffement climatique. Ils ont présenté conjointement lundi une demande d'aides pour la reconstruction aux organismes financiers internationaux.
bur-jr/mas/dro/fjb/plh/ybl/pz
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